Coupe du monde 2018 : la France fait de nouveau peur à l’étranger
Coupe du monde 2018 : la France fait de nouveau peur à l’étranger
Par Corentin Pennarguear (Courrier international)
La prestation des Bleus face au Pérou (1-0) a rassuré la presse étrangère sur le niveau de l’équipe de France. Mais elle en attend encore davantage, vu l’effectif aligné. Revue de presse de « Courrier international ».
La sortie de Kylian Mbappé lors de France-Pérou, jeudi 21 juin, a stupéfié la Süddeutsche Zeitung en Allemagne. Remplacé à la 75e minute, le prodige de 19 ans a été copieusement sifflé par le public alors qu’il traînait sur le terrain pour gagner du temps et conserver le score de 1 à 0. « Le fait que les Français aient eu besoin de ça, alors qu’il restait plus d’un quart d’heure à jouer, signifie que ce match avait pris une bien étrange tournure », juge le quotidien allemand, avant d’ajouter :
« Car durant la première période, ils avaient fait naître chez nous le sentiment que les prochains champions du monde se trouvaient sur le terrain. »
Si elle n’a pas encore montré tout son potentiel, la performance de l’équipe de France a retenu l’attention de la presse internationale. Ainsi, The Times estime, après cette victoire 1-0, que « toutes les nations doivent se méfier de la France ». Le journal britannique souligne que les Bleus « se sont qualifiés pour les 8e de finale alors qu’ils sont encore en phase d’apprentissage, encore en train d’expérimenter, toujours sans avoir eu le déclic ». En clair, résume The Daily Telegraph, « la France semble rassembler ses forces ».
« Une voiture de sport dont on a du mal à passer les vitesses »
Les deux victoires des Bleus en ce début de Coupe du monde n’empêchent pas les critiques, tant l’effectif de l’équipe de France fait fantasmer en dehors de nos frontières. El País, par exemple, juge « grossier de voir autant de passes ratées dans cette équipe, aussi peu de risques pris avec le ballon dans une sélection qui compte une grande partie du firmament du football actuel ».
Du côté du New York Times, on jure que « la France ressemble à une voiture de sport dont on a du mal à passer les vitesses ». Au Portugal comme en Allemagne, Público et la Frankfurter Allgemeine Zeitung constatent « un service minimum pour un objectif minimum » de la part des Bleus.
Olivier Giroud et Adil Rami, après le succès face au Pérou. / DAMIR SAGOLJ / REUTERS
Si l’ensemble n’est pas qualifié de grandiose par les médias étrangers, certaines individualités bleues sont sorties du lot face au Pérou. Le revenant du jour, Olivier Giroud, a ainsi les honneurs de Die Zeit en Allemagne, qui titre : « le serveur a servi. » La publication allemande assure que « s’il y avait un commentaire positif à faire sur cette équipe de France, qui a hésité de manière si étrange pendant ces premiers matchs, c’est que Giroud lui a donné une structure évidente ». Même constat du côté de The Times, c’est l’attaquant de Chelsea « qui a fait de la France une équipe davantage soudée et dangereuse ».
The New York Times s’est focalisé sur la performance du gardien Hugo Lloris, « excellent quand on avait le plus besoin de lui ». Mais c’est évidemment Kylian Mbappé, devenu le plus jeune buteur français dans une grande compétition internationale, qui fait le plus parler de lui. Pour The Guardian, l’attaquant de 19 ans « a déployé toute l’audace de la jeunesse » lors de France-Pérou, lui dont « la vie avance si vite ». Selon El País, c’est lui qui « qualifie les Bleus pour les 8e de finale ».
Jusqu’au bout ?
Les joueurs de Didier Deschamps avaient pourtant fort à faire avec 20 000 spectateurs péruviens dans les tribunes. « S’il y avait ne serait-ce qu’un seul supporter français solitaire dans le stade de Iekaterinbourg, appuie The Irish Times, il serait sorti de l’enceinte heureux du résultat mais inquiet de la performance de son camp pour l’atteindre. » Le quotidien irlandais reconnaît toutefois « les efforts considérables des Bleus, qui ont pris le dessus au moment et à l’endroit où il le fallait ».
Avec deux victoires par la plus petite des marges et une qualification express pour le prochain tour, les Bleus peuvent souffler. Mais restent très attendus. « Même si les Français n’ont pas tout emporté sur leur passage jusqu’à présent, ils restent très largement en lice pour aller au bout de cette Coupe du monde », conclut The New York Times.