En dépit de son apparente complexité, le Centre Georges-Pompidou à Paris est un objet architectural plutôt docile. Ici, la flexibilité n’est pas un vain mot. Le bâtiment quadragénaire devrait sans difficulté absorber les aléas de deux chantiers de rénovation portant sur des éléments essentiels de son fonctionnement : l’escalier mécanique et l’entrée principale. Les travaux qui viennent de débuter, destinés à améliorer l’accueil du public et les conditions de travail des agents, doivent s’achever en septembre 2019. Tous les espaces du Centre Pompidou et de la Bibliothèque publique d’information (BPI) resteront ouverts et les horaires inchangés.

« Quarante ans d’usage intensif »

L’escalier mécanique, communément appelé « la chenille », est l’un des signes distinctifs de l’institution culturelle parisienne du 4e arrondissement. Le dispositif ascensionnel distribue chaque étage du centre, de la bibliothèque aux collections permanentes, mais permet aussi « au regard de s’élever en douceur, suivant un mouvement diagonal », explique le service médiation du Centre Pompidou qui parle de « machine de vision ». L’élévation s’opère d’abord jusqu’au niveau des toits de Paris dont elle offre l’une des plus belles vues. Puis, à son terme, au 6e niveau, depuis une plate-forme : sensibles au vertige, passer votre chemin.

Depuis l’achèvement du Centre Pompidou en 1977, « la chenille » a transporté quelque 250 millions de personnes… « Après quarante ans d’usage intensif, il est nécessaire de procéder au remplacement des escalators et à la modernisation des coursives avec notamment l’amélioration de son confort thermique, précise la direction de la communication et des partenariats du Centre. Tous les panneaux vitrés de la chenille et des coursives vont être remplacés. »

Trois ascenseurs temporaires

La structure architecturale du Centre Pompidou, et c’est l’une de ses grandes forces, permet l’installation de trois ascenseurs temporaires permettant l’accueil des publics pendant les travaux. Ils seront installés dans l’espace dit « triangle » qui s’insère presque naturellement dans des vides de la structure. Pouvant même donner, tant ils pourraient se fondre dans la physionomie générale des lieux, l’impression aux moins avertis d’avoir toujours été là.

L’entrée principale, dite aussi « le canopy » depuis qu’elle est coiffée d’une protection aérienne au profit des files d’attentes, va connaître une sérieuse modification. L’actuel goulet d’étranglement, d’une totale disproportion avec la monumentalité du bâtiment et son niveau de fréquentation, sera généreusement élargi afin de permettre l’installation de six portes tournantes et de doter les postes « vigipirate » d’une nouvelle ergonomie.

L’ensemble de la rénovation, dont aucun montant n’a été, pour l’heure, communiqué, sera assuré par Renzo Piano Building Workshop, coauteur avec le Britannique Richard Rogers du Centre Pompidou en 1977, et par Bunker Palace, au titre d’architecte associé.

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