Une cour d’appel brésilienne ordonne la libération de l’ex-président Lula, un magistrat conteste
Une cour d’appel brésilienne ordonne la libération de l’ex-président Lula, un magistrat conteste
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
Malgré ce coup de théâtre, même s’il est remis en liberté, l’ex-président pourrait néanmoins voir sa candidature invalidée par le tribunal électoral.
A la surprise générale, une cour d’appel brésilienne a ordonné, dimanche 8 juillet, la libération de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré depuis début avril pour corruption.
Le juge Rogério Favreto a décidé d’accepter une demande d’habeas corpus [qui permet à Lula de rester libre le temps que soient jugés d’autres recours dans des instances supérieure] présentée vendredi par plusieurs députés du Parti des Travailleurs (PT), fondé par Lula en 1980.
Cette décision a été prise par un des juges du TRF4 de Porto Alegre, cour d’appel qui a alourdi de 9 ans et six mois à 12 ans et un mois la peine de prison de l’ex-président (2003-2010), en tête des intentions de vote pour la présidentielle d’octobre.
La décision judiciaire stipule que la libération doit avoir lieu « selon le régime d’urgence en la date d’aujourd’hui, en présentant cet ordre à quelconque autorité policière présente au siège de la police fédérale de Curitiba », où Lula est incarcéré.
Problème de compétence
Le magistrat anti-corruption Sergio Moro, chargé de l’enquête, a estimé que ce tribunal n’avait pas compétence pour prendre une telle décision et il s’est dit favorable à son maintien en détention.
Lula est derrière les barreaux depuis le 7 avril et purge une peine de 12 ans de réclusion en lien avec une affaire de corruption. Il est accusé d’avoir reçu un appartement en bord de mer pour favoriser une entreprise de bâtiment pour l’obtention de marchés publics, Lula nie farouchement et se dit victime d’un complot pour l’empêcher de briguer un troisième mandat.
Un tribunal électoral doit décider en août si l’ancien président de gauche peut, malgré son incarcération, être malgré tout candidat à l’élection présidentielle des 7 et 28 octobre.