Finale France-Croatie : le pragmatisme des Bleus face à l’héroïsme des « Vatreni »
Finale France-Croatie : le pragmatisme des Bleus face à l’héroïsme des « Vatreni »
Lors d’une finale inédite, des Croates fatigués mais galvanisés tenteront de renverser l’équipe de France, favorite au terme d’une Coupe du monde maîtrisée.
L’ours Buyan, du zoo Royev Ruchey de Moscou, prédit la victoire de la Croatie face à la France à la veille de la finale de la Coupe du monde, le 14 juillet 2018. / ILYA NAYMUSHIN / REUTERS
Dimanche 15 juillet, à partir de 17 heures, l’équipe de France de football tentera d’inscrire sur son maillot une deuxième étoile de champion du monde, vingt ans après le sacre à domicile des Bleus d’Aimé Jacquet.
Face à une sélection croate héroïque – les joueurs de Zlatko Dalic ont été menés dans deux des trois rencontres de la phase à élimination directe, sont allés trois fois en prolongation et ont remporté deux séances de tirs au but – les Français restent favoris, mais attention : forts de leurs stars européennes et poussés par 4 millions de supporters, les Croates ont de légitimes chances de croire en leur victoire dans le stade Loujniki de Moscou, pour ce qui serait un succès inédit en cinq participations à la Coupe du monde.
Léger avantage statistique aux Français
Depuis le début de la Coupe du monde, les Bleus n’ont encaissé que quatre buts – dont trois contre l’Argentine, en huitième de finale – contre cinq pour les Croates, sans compter les penaltys encaissés par ceux-ci lors des deux séances de tirs au but.
Les Croates ont, cependant, l’avantage côté offensif : douze buts inscrits, contre huit seulement pour la France en six matchs. Ils ont aussi mieux réussi leur phase de poule, avec trois victoires en trois matchs, dont une de prestige face à l’Argentine (3-0).
Les « Vatreni » entre fougue et fatigue
C’est l’une des principales certitudes avant la rencontre de dimanche : les Croates ne lâcheront rien. Extrêmement soudé, le collectif guidé par Luka Modrić a montré une grande ténacité depuis le début de la phase finale : face au Danemark, « les Enflammés », leur surnom, ont subi le score avant de remporter la rencontre aux tirs au but – la première de l’histoire de la Coupe du monde avec cinq arrêts de la part des gardiens, dont trois pour le portier de Monaco, Danijel Subašić.
Face à la Russie, l’histoire se répète : à égalité à la fin des prolongations, après avoir été menés, les Croates l’emportent aux tirs au but. En demi-finale, cette fois face à l’Angleterre, l’attaquant Mario Mandžukić libère ses coéquipiers en inscrivant, une nouvelle fois en prolongation, le but qualifiant son équipe pour la finale face à la France.
Revers de la médaille : le temps de jeu, beaucoup plus important pour les Croates, est devenu le principal désavantage de la sélection au damier – les Bleus ont donc l’avantage, ayant également profité d’une journée supplémentaire de repos.
L’opposition de style défensif, enjeu central de la finale
La solidité de la défense française, verrouillée autour de Rafael Varane et N’Golo Kanté, scellée par l’efficacité d’Hugo Lloris dans les buts, permet aux Bleus de garder un bloc bas et d’attendre les offensives de leurs adversaires.
Les deux équipes se complètent à ce stade, puisque pour la Croatie, c’est l’inverse : le sélectionneur Zlatko Dalic encourage ses joueurs à garder le ballon le plus loin de leur but – et donc de maintenir un bloc haut. Luka Modrić se charge de l’animation offensive, permettant aux Croates de déclencher rapidement leurs actions vers l’avant.
Comme face à l’Argentine et à l’Uruguay, les défenseurs français pourraient donc profiter d’un coup de pied arrêté dans la surface adverse pour exploiter les failles de la Croatie. Les courses de Kylian Mbappé vers l’avant, précieuses pour percer le premier rideau croate, vont constituer une des clefs de la rencontre.
L’espoir du Ballon d’or pour Luka Modrić
Vainqueur de la Ligue des Champions avec le Real Madrid, véritable star dans son pays et grand animateur du jeu croate, le milieu de terrain pourrait, en ramenant chez lui la première Coupe du monde de l’histoire de sa sélection, décrocher dans quelque mois le Ballon d’Or.
« Quand on parle de toi sur ce genre de sujet c’est super et agréable, mais je ne me préoccupe pas de cela, préfère-t-il répondre face à la presse. Je veux que mon équipe gagne, que, si Dieu veut, on remporte la Coupe »
Côté français, malgré les bonnes saisons d’Antoine Griezmann à l’Atlético Madrid et de Kylian Mbappé au Paris-Saint-Germain, une victoire en Coupe du monde ne suffirait pas à espérer le titre de meilleur joueur de la planète.