Bobi Wine, le chanteur ougandais devenu député, a été arrêté
Bobi Wine, le chanteur ougandais devenu député, a été arrêté
Le chauffeur de l’opposant a été tué par des policiers lors d’un incident en marge d’un déplacement du chef de l’Etat.
Le député ougandais Bobi Wine lors d’une manifestation contre l’instauration d’une taxe sur l’utilisation des réseaux sociaux, à Kampala, le 11 juin 2018. / ISAAC KASAMANI / AFP
Le député d’opposition et chanteur ougandais Robert Kyagulanyi, plus connu sous le nom de Bobi Wine, a été arrêté mardi 14 août après un incident au cours duquel son chauffeur a été tué par des policiers, a annoncé le porte-parole de la police. « Nous avons arrêté Bobi Wine et d’autres personnes [mardi] matin et il est sous notre garde », a déclaré Emilian Kayima.
L’interpellation de Bobi Wine a eu lieu dans la localité d’Arua, dans le nord-ouest du pays, où il faisait campagne pour un candidat de l’opposition à une élection partielle très disputée qui a conduit le président Yoweri Museveni à venir soutenir le candidat du parti au pouvoir. M. Kyagulanyi a été arrêté pour avoir entravé le passage du cortège présidentiel.
Le pare-brise d’un des véhicules officiels du président Museveni a été endommagé au cours de cette opération, a ajouté le porte-parole. Dans la confusion qui a suivi, la police a tiré à belles réelles pour disperser la foule, tuant le chauffeur de Bobi Wine.
Assassinat non résolu
Sur Twitter, avant son arrestation, M. Kyagulanyi avait affirmé que la mort de son chauffeur résultait d’une erreur d’identité. « La police a abattu mon chauffeur en pensant m’avoir abattu », a-t-il affirmé. Il a posté la photographie d’un homme en sang, effondré sur le volant d’une voiture.
Le candidat de l’opposition à l’élection partielle, Kassiano Wadri, a lui aussi été interpellé. L’élection partielle, qui doit avoir lieu mercredi, est la conséquence de l’assassinat non résolu, en juin, du député du parti au pouvoir, Ibrahim Abiriga.
En octobre 2017, la résidence de Bobi Wine, ancien chanteur de ragga devenu le nouveau prodige de la politique ougandaise, avait été la cible de grenades. Le Monde Afrique avait alors rencontré celui qui se surnomme lui-même « le président du ghetto ».