Le harcèlement sexuel, un « péché » selon Al-Azhar
Le harcèlement sexuel, un « péché » selon Al-Azhar
La prestigieuse institution sunnite basée au Caire appelle les autorités égyptiennes à « appliquer la loi criminalisant ces actes » et à « punir leurs auteurs ».
Al-Azhar, prestigieuse institution de l’islam sunnite basée en Egypte, a exprimé sa condamnation de toutes les formes de harcèlement sexuel, un fléau qu’elle qualifie de « péché ». Dans un communiqué publié lundi 27 août, Al-Azhar dénonce des « actes interdits et comportements déviants » et affirme que « l’habit ou le comportement des femmes ne doit en aucun cas justifier un tel acte », qui constitue une « atteinte à la dignité et à la liberté des femmes ».
Selon une étude de l’ONU publiée en 2017, 60 % des femmes ont été victimes de harcèlement en Egypte, où elles sont quotidiennement confrontées à des remarques obscènes voire à des attouchements. Les trois quarts des hommes attribuent ces actes à la tenue vestimentaire des femmes, selon cette étude. En juin 2014, une loi criminalisant le harcèlement sexuel a été adoptée.
La question du harcèlement a fait irruption dans le débat public égyptien dans la foulée de la révolte, en janvier 2011, ayant conduit à la chute du président Hosni Moubarak. Des groupes de volontaires s’étaient alors organisés pour protéger les femmes des agressions collectives lors des manifestations, notamment place Tahrir, épicentre de la révolte. Des graffitis anti-harcèlement avaient fleuri sur les murs du centre-ville et, en février 2013, des femmes avaient manifesté pour dénoncer ce fléau.
Dans son communiqué, Al-Azhar déplore la multiplication « ces derniers temps » des actes de harcèlement rapportés par les médias et les réseaux sociaux. L’institution appelle dans ce contexte les autorités à « appliquer la loi criminalisant ces actes » et à « punir leurs auteurs », et demande aux médias et ONG de « se mobiliser » contre ce phénomène.