Bras de fer entre la mairie de Montreuil et la préfecture de la Seine-Saint-Denis
Bras de fer entre la mairie de Montreuil et la préfecture de la Seine-Saint-Denis
Le maire de Montreuil, Patrice Bessac, a procédé à la réquisition administrative de 1 500 m2 de locaux vides de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes.
Patrice Bessac, le maire (PCF) de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a réquisitionné, mercredi 26 septembre, des bureaux inoccupés appartenant à l’Etat pour y loger 150 travailleurs migrants.
Vers 6 heures, il a procédé à la réquisition administrative de 1 500 m2 de locaux vides de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), propriété de l’Etat et sis dans sa commune. Environ 150 travailleurs migrants qui vivaient jusque-là dans le Foyer Bara ont pris possession des lieux.
Ce foyer, où résident 250 personnes, doit bientôt être détruit et reconstruit, selon un protocole signé en 2013 avec l’Etat et Coallia, le gestionnaire du lieu. En attendant, les conditions de vie des résidents se « dégradent chaque jour », dénonce la mairie, qui dit avoir sollicité l’Etat à maintes reprises pour trouver une solution de relogement temporaire.
Conditions de vie indignes
« J’ai décidé de faire cette réquisition car la situation était totalement invivable pour ces hommes », a dit le maire, qui avait passé une nuit dans leur foyer la semaine dernière. « Des rats passent sur les gens qui dorment, des matières fécales tombent parfois du plafond lorsqu’ils prennent leur douche, c’est invivable, indigne. Après deux ans et demi de dialogue, de bureaucratie, j’ai décidé de mettre un coup de pied dans la fourmilière », a poursuivi M. Bessac.
Mercredi, la ville faisait installer dans les locaux de l’AFPA « 320 lits portatifs, une vingtaine de douches, des lavabos et une cuisine portative ».
La préfecture de la Seine-Saint-Denis a dénoncé « très fermement » cette installation dans des locaux « totalement inadaptés en termes de sécurité » et dit réfléchir à engager des procédures juridictionnelles.