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Assez politique (avec, comme réalité horrifique première, l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis), la saison 7 d’American Horror Story, Cult, suivait un récit tortueux et plein de chausse-­trapes, mais qui demeurait compréhensible. La suivante, Apocalypse – située dans un futur proche puisqu’un certain « Donald » y est toujours évoqué –, fait passer ses dix épisodes par un cheminement rhizomatique qui pratique des zigzags temporels permanents. De sorte qu’on avouera n’avoir pas compris grand-chose à ce fatras abracadabrantesque.

Lire  la critique de la saison 7 : « American Horror Story : Cult »

Présentée comme un hybride (crossover) des saisons 1, Murder House, et 3, Coven, la saison 8, lancée le 12 septembre aux Etats-Unis et deux jours plus tard en France, ne dépaysera pas les fidèles de cette série anthologique. Ils y retrouveront des lieux, des situations ou des personnages déjà bien connus. Certains rôles, comme celui tenu par Joan Collins, à la présence piquante mais brève, sont nouveaux.

Une impression de déjà-vu

Il arrive aussi que les scénaristes justifient a posteriori, et un peu laborieusement, l’origine d’un personnage – comme celui, central, joué par l’acteur australien Cody Fern, que Ryan Murphy avait dirigé dans American Crime Story : The Assassination of Gianni Versace, et qui témoigne d’un étonnant registre dramatique.

Il n’y a rien de pire pour ces genres horrifiques que de sonner faux et creux. Ce qui est le cas, hélas, d’« Apocalypse »

Le plus décevant, dans cette huitième saison, outre l’impression de déjà-vu que génère ce croisement thématique de deux saisons passées, est la sensation assez gênante d’un côté « toc », que l’univers très personnel de Murphy et Falchuk sait en général éviter.

On avouera, après la surprise des premiers épisodes, s’être vite lassé. Puis on s’est surpris à s’amuser et même à se moquer de cette atmosphère apocalyptique teintée de satanisme et de sorcellerie, sur un fond très « hémoglobiné », qui pratique à l’occasion les nuances SM et homoérotiques. Le surnaturel et le fantastique n’ont nul besoin d’avoir l’air vraisemblables ; une dose d’humour noir n’est pas non plus contre-indiquée. Mais il n’y a rien de pire pour ces genres que de sonner faux et creux. Ce qui est le cas, hélas, d’Apocalypse.

American Horror Story: Apocalypse - Trailer - CANAL+
Durée : 00:31

American Horror Story : Apocalypse (EU, 2018, 10 × 52 min). www.mycanal.fr/series