Tour de la Société générale, à La Défense (Hauts-de-Seine). / BENOIT TESSIER / REUTERS

Ce n’est pas un hasard si les militants du climat ont choisi la date du vendredi 14 décembre pour mener leurs actions de « grand nettoyage » de la Société générale, boulevard Haussmann, dans le 9e arrondissement de Paris. Alors que la COP24, la conférence sur le climat, doit s’achever ce jour à Katowice (Pologne), ils entendent dénoncer la banque française comme étant « la championne des énergies sales ».

Organisées par les Amis de la Terre et ANV-COP21 (Action non violente), ces initiatives spectaculaires visent à mettre l’accent, selon ces organisations, sur le soutien de la Société générale aux industries fossiles. Pour Lorette Philippot, des Amis de la Terre :

« La Société générale va devoir choisir son camp : celui du climat ou celui de politiques comme celle de Donald Trump, qui font obstacle aux efforts de lutte contre le dérèglement climatique. »

Depuis le 8 septembre, 254 actions ont déjà visé la banque, menées par quelque 2 600 activistes. Dans leur collimateur, le rôle joué par la Société générale dans le projet de terminal d’exportation de gaz de schiste Rio Grande LNG et du gazoduc Rio Bravo Pipeline au Texas « qui contribueraient à émettre autant que quarante-quatre centrales à charbon, et menacent les conditions de vie des communautés locales et des peuples autochtones ».

« L’état d’urgence climatique et social exige une réponse »

La Société générale est la première banque française à financer les nouvelles infrastructures d’exportation de gaz naturel liquéfié en Amérique du Nord, expliquent les organisations :

« L’état d’urgence climatique et social exige une réponse de la part des grands responsables économiques et financiers, et la Société générale figure en haut de cette liste. Elle finance massivement le dérèglement climatique via les soutiens qu’elle accorde continuellement aux énergies fossiles les plus destructrices pour la planète », estime Jon Palais, d’ANV-COP21.

L’initiative du 14 décembre se veut d’autant plus symbolique que, dans le même temps, le désinvestissement des combustibles fossiles s’accélère. Selon l’organisation 350.org, le seuil des mille organisations, « gérant près de 7 000 milliards d’euros d’actifs », a été franchi. Dans un communiqué, jeudi 13 décembre, l’organisation a signalé, de Katowice, que la millième organisation la Caisse des dépôts et consignations (France) avait annoncé qu’à partir de 2019, « elle n’investirait plus dans les entreprises tirant plus de 10 % de leur chiffre d’affaires du charbon ».

« La portée et l’impact de ce mouvement international sont énormes (…). Il est alimenté par la mobilisation citoyenne de terrain, qui pousse les institutions locales à prendre position contre l’industrie fossile, principale responsable de la crise climatique actuelle », a déclaré May Boeve, directrice exécutive de 350.org. De quoi faire écho à la mobilisation des militants français contre la Société générale.