L’ex-premier ministre Nawaz Sharif à nouveau condamné pour corruption au Pakistan
L’ex-premier ministre Nawaz Sharif à nouveau condamné pour corruption au Pakistan
Le Monde.fr avec AFP
Déjà condamné à dix ans de prison, il a cette fois été puni d’une peine de sept ans d’emprisonnement.
L’ancien premier ministre pakistanais Nawaz Sharif à Lahore, au Pakistan, le 8 octobre 2018. / K. M. CHAUDARY / AP
Déchu du pouvoir en 2017 pour corruption, et condamné à dix ans de prison, l’ancien premier ministre pakistanais Nawaz Sharif s’est vu infliger lundi 24 décembre une nouvelle peine de sept ans de prison dans une affaire distincte, ont rapporté les médias d’Etat.
M. Sharif, trois fois premier ministre du Pakistan, avait été condamné en juillet à dix ans de prison pour corruption dans une affaire de biens immobiliers détenus par sa famille à Londres, et emprisonné peu après. Libéré sous caution en septembre dans l’attente du jugement en appel, il dément tout fait de corruption et dénonce toutes les procédures à son encontre comme « politiques ».
Des biens au Moyen-Orient
La nouvelle condamnation rendue lundi porte sur des actifs détenus par la famille Sharif au Moyen-Orient. Il a été interpellé et devrait être transféré dans une prison de Lahore, précise la chaîne publique PTV.
L’homme politique Shahid Khaqan Abbasi, qui avait succédé à M. Sharif au poste de premier ministre après son éviction, en 2017, a annoncé que leur parti, le PML-N, entendait faire appel, mais « ne recourrait pas à la violence ». « Le peuple du Pakistan et l’histoire n’accepteront pas ce verdict », a-t-il déclaré.
La sécurité avait été renforcée lundi autour du tribunal où a été rendu le jugement, dans la capitale, Islamabad. Quelques affrontements limités ont eu lieu entre des partisans de M. Sharif et les forces de sécurité, qui ont eu recours au gaz lacrymogène pour les disperser, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).
« Panama Papers »
Mis en cause dans le scandale des « Panama Papers », Nawaz Sharif avait été destitué en juillet 2017 de son poste de chef du gouvernement par la Cour suprême pakistanaise, qui l’avait plus tard banni à vie de tout mandat politique. Son nom était apparu dans des documents confidentiels du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca faisant état de plusieurs appartements de luxe acquis dans le quartier huppé de Mayfair, à Londres, par des sociétés offshore domiciliées aux îles Vierges britanniques.
Il n’avait par conséquent pas pu se présenter aux élections législatives du 25 juillet, qui ont été remportées par l’ancien champion de cricket Imran Khan, devenu depuis premier ministre. Sa condamnation pour corruption et son arrestation avaient eu lieu quelques jours à peine avant le scrutin.
M. Sharif n’a eu de cesse depuis des mois de dénoncer une conspiration de la puissante armée pakistanaise à son encontre et en faveur d’Imran Khan. Son frère Shahbaz Sharif, ancien gouverneur de la province du Pendjab, la plus riche et la plus peuplée du Pakistan, est également incarcéré dans une affaire de corruption depuis octobre.