Donald Trump renonce, pour l’instant, à décréter l’état d’urgence nationale
Donald Trump renonce, pour l’instant, à décréter l’état d’urgence nationale
Le Monde.fr avec AFP
Les négociations pour financer le mur à la frontière mexicaine sont dans l’impasse : le président américain avait menacé de décréter l’état d’urgence.
Le président américain Donald Trump, le 10 janvier à Washington. / Susan Walsh / AP
Alors que le blocage d’une partie des administrations fédérales se poursuit aux Etats-Unis, le président Donald Trump renonce, pour le moment, à décréter l’état d’urgence nationale pour financer le mur à la frontière avec le Mexique.
« La solution de facilité pour moi est de déclarer une urgence nationale », mais « je ne vais pas le faire si vite parce que c’est au Congrès de le faire », a-t-il déclaré vendredi 11 janvier lors d’une table ronde sur la sécurité aux frontières. Ce que nous ne cherchons pas à faire pour l’instant est l’urgence nationale. » Cette mesure lui permettrait de contourner l’aval de la Chambre des représentants, dominé depuis le début de l’année par les démocrates.
Un mur à 5 milliards d’euros
Aucun compromis n’a pu être trouvé entre le président républicain, qui veut le financement à hauteur de 5,7 milliards de dollars (5 milliards d’euros) d’un mur anti-migrants à la frontière avec le Mexique, et les démocrates, farouchement opposés au projet. Face au blocage et à l’impasse des négociations, M. Trump avait ainsi menacé jeudi de décréter cette mesure au cours d’un déplacement au Texas :
« J’ai le droit absolu de décréter un état d’urgence nationale. Je ne l’ai pas encore fait, mais je peux le faire. »
Un de ses partisans, le sénateur républicain Lindsey Graham, l’a engagé à franchir le pas : « Il est temps pour le président Trump d’invoquer les pouvoirs d’urgence pour financer la construction d’un mur-barrière à la frontière. »
« Bye-bye »
Le « shutdown » qui paralyse partiellement depuis près de trois semaines les administrations fédérales américaines est en passe de devenir le plus long de l’histoire. Le record devrait être battu samedi matin dépassant ainsi les 21 jours de « shutdown » pendant l’ère Clinton en 1995-1996.
Cette semaine, la tension est montée d’un cran entre les démocrates et M. Trump. Le président états-unien a ainsi quitté mercredi une rencontre à la Maison Blanche avec les ténors démocrates au cours de laquelle était évoqué son projet de mur à la frontière avec le Mexique, à l’origine du blocage budgétaire.
« Je viens de quitter une rencontre avec Chuck [Schumer] et Nancy [Pelosi], totale perte de temps », a lancé, presque simultanément, M. Trump dans un tweet. « J’ai dit bye-bye », a-t-il ajouté. « Le président s’est levé et est parti, a confirmé Chuck Schumer, leader des démocrates au Sénat, juste après la rencontre. Une nouvelle fois, nous avons assisté à un caprice parce qu’il ne pouvait obtenir ce qu’il voulait. »
Face à ce blocage persistant, M. Trump a d’ailleurs décidé d’annuler sa participation au Forum économique mondial de Davos (Suisse), à la fin du mois, où il comptait vanter le succès de sa politique économique.