Yang Hengjun au Tibet, en Chine, à la mi-juillet 2014. / SOCIAL MEDIA / REUTERS

Un Australien d’origine chinoise et détenu en Chine est suspecté d’« activités criminelles portant atteinte à la sécurité nationale », a annoncé jeudi 24 janvier le ministère des affaires étrangères chinois.

L’écrivain Yang Hengjun a été interpellé par le bureau de la sécurité d’Etat pékinois, a déclaré lors d’une conférence de presse Hua Chunying, la porte-parole du ministère. L’Australie a exigé que l’écrivain dissident soit traité de « manière juste et transparente ».

Ce dissident, ancien diplomate chinois et militant pour la démocratie, avait disparu la semaine dernière à Canton. Il était arrivé vendredi en Chine de New York avec son épouse et leur fils, mais n’est jamais monté à bord d’un vol intérieur à destination de Shanghaï qu’il devait prendre, selon le Sydney Morning Herald.

Blogueur politique influent

Yang Hengjun a travaillé pour le ministère des affaires étrangères chinois dans la province de Hainan, avant de partir, en 1992, pour Hongkong, puis, en 1997, pour les Etats-Unis, où il a collaboré avec le think tank Atlantic Council. Il a ensuite acquis la nationalité australienne. Auteur de plusieurs romans d’espionnage et d’un blog en chinois très suivi, il fut un temps qualifié de blogueur politique chinois le plus influent. Il avait disparu quelques jours en 2011 avant d’affirmer que cette « disparition » était en fait un malentendu.

Il pourrait être le dernier étranger en date à être dans le collimateur des services de sécurité chinois. L’Australie avait récemment fait part de ses préoccupations après la détention en Chine de deux Canadiens arrêtés le 10 décembre et soupçonnés d’avoir mené des activités « menaçant la sécurité nationale ».

Ces deux interpellations avaient été largement perçues en Occident comme des représailles de Pékin après l’arrestation, le 1er décembre au Canada, de Meng Wanzhou, une haute dirigeante du grand groupe des télécoms chinois Huawei.

Les relations entre la Chine et l’Australie sont également tendues depuis quelques mois. L’Australie a annoncé en août que Huawei serait exclu du déploiement du réseau 5G sur son sol, citant des risques pour la sécurité. Les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande ont pris des mesures similaires.