Pouvoir d’achat : les gagnants et les perdants des mesures du gouvernement
Pouvoir d’achat : les gagnants et les perdants des mesures du gouvernement
LE MONDE ECONOMIE
Selon une note de l’Observatoire français des conjonctures économiques publiée mardi 29 janvier, trois ménages sur quatre devraient voir leur pouvoir d’achat gonfler, avec un gain moyen estimé de 440 euros par foyer, à la suite des mesures adoptées par le gouvernement dans la crise des « gilets jaunes ».
Manifestation de « gilets jaunes » pour le pouvoir d’achat, le 22 décembre 2018, à Paris, place saint-Georges. / SAMEER AL-DOUMY / AFP
Le mouvement des « gilets jaunes » aura peut-être coûté quelques dixièmes de point de croissance à la France au quatrième trimestre 2018, mais il devrait rapporter gros en pouvoir d’achat. Grâce aux mesures adoptées pour calmer la crise, 11,7 milliards d’euros seront rendus aux ménages en 2019, selon une note de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) publiée mardi 29 janvier. « Un rééquilibrage rapide et massif » qui profitera surtout aux classes moyennes.
Trois ménages sur quatre devraient ainsi voir leur pouvoir d’achat gonfler, avec un gain moyen estimé de 440 euros par foyer. Les bénéficiaires se trouvent pour beaucoup dans le milieu de la distribution des revenus, c’est-à-dire entre les 25 % les plus pauvres et les 25 % les plus riches. Ils profiteront notamment de la défiscalisation des heures supplémentaires, de la réduction de la taxe d’habitation et des effets nets de la baisse des cotisations sociales salariées. Des mesures qui, pour certaines, avantageront également les 5 % les plus aisés, déjà grands gagnants de la réforme de la fiscalité du capital.
Une partie des ménages modestes verront leur niveau de vie soutenu par la revalorisation de la prime d’activité, la mise en place du « reste à charge zéro » sur certaines lunettes et prothèses, ainsi que par l’augmentation du chèque énergie. Les inactifs, par contre, y perdront, affectés par la désindexation d’un certain nombre de prestations sociales de l’inflation et les économies réalisées sur les aides au logement.
Un impact sur la croissance du produit intérieur brut
« Pour la première fois depuis 2007 et la loi TEPA [en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat] de Nicolas Sarkozy, souligne l’étude, le taux de prélèvements obligatoires sur les ménages baissera significativement. » Il n’avait en effet cessé de s’accroître depuis le « choc fiscal » de 2010. Les chiffres présentés par l’OFCE sont accablants : après avoir augmenté en moyenne de 5 610 euros entre 1996 et 2007 (510 euros par an), le revenu disponible moyen n’a progressé que de 385 euros (35 euros par an) au cours des onze dernières années.
Mais 2019 ne profitera pas qu’au portefeuille des Français : la politique budgétaire devrait également avoir un impact sur la croissance du produit intérieur brut (PIB), de l’ordre de 0,5 point. « Une relance modérée, mais une relance quand même », selon Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’OFCE.