Image extraite du documentaire « High energy-Le disco survolté des années 80 ». / OLIVIER MONSSENS

ARTE - VENDREDI 22 février -22H30. DOCUMENTAIRE

Auteur il y a deux ans d’un documentaire remarqué retraçant l’influence du disco sur la scène musicale dans les années 1970 (Disco Europe Express), Olivier Monssens récidive avec un documentaire qui se penche cette fois sur les années 1980 et le succès de la High energy. Outre une bande-son de feu et des extraits de clips vidéo dont beaucoup, avec le recul, paraissent lunaires, la qualité des témoignages recueillis (le producteur Pete Waterman, l’ancien DJ vedette Ian Levine pour ne citer qu’eux) et de nombreuses images d’archives venues des Etats-Unis ou d’Angleterre font la richesse de ce programme.

Dans Disco Europe Express, Olivier Monssens soulignait à quel point le disco était d’abord une affaire européenne. Né dans les studios d’enregistrement à Munich, Stockholm, Paris, Bruxelles, Francfort ou Milan grâce au travail d’arrangeurs, musiciens et producteurs allemands, français ou italiens comme Giorgio Moroder ou Marc Cerrone, le disco avait été rapidement exporté, avec succès, outre-Atlantique puis dans le monde entier.

Lire la critique : « Disco Europe Express »

Cette fois, c’est côté américain que débute l’aventure musicale des années 1980. Tout commence par un évènement devenu célèbre sous l’appellation Disco Demolition Night, le 12 juillet 1979. N’en pouvant plus du disco, Steve Dahl, célèbre DJ américain, organise dans un parc de Chicago une gigantesque fête en célébrant la fin. On vient y brûler des disques du style musical désormais honni. Mais par quoi sera t-il remplacé sur les pistes de danse ?

Au tout début des années 1980, la nouvelle vague musicale ne va donc pas, comme ce fut le cas pour le disco, naître dans la vieille Europe mais sur la côte Ouest des Etats-Unis. A San Francisco, la scène gay fait un triomphe à de nouveaux rythmes plus rapides, à un son plus « électro », à des voix plus étranges qui séduisent ensuite Montréal et New York. Dans des clubs célèbres comme le Trocadero Transfer à San Francisco ou The Saint à New York, on danse sur Lime ou Divine.

Nouveaux synthétiseurs

Bientôt, l’Europe se réveille. A Londres, la scène gay se déhanche au Heaven, club où le DJ Ian Levine fait des miracles. L’apparition de nouveaux synthétiseurs accélère le processus. « Roger Linn a eu le premier l’idée d’utiliser de vrais sons de batterie avec la technologie existant à l’époque. La Linn Drum a tout révolutionné ! » se rappelle l’ingénieur du son Dan Lacksman. Rapidement, des producteurs britanniques aussi doués que malins vont ouvrir la high energy à un public dépassant largement une scène gay décimée par le fléau du sida.

Evelyn Thomas - High Energy
Durée : 03:44

« Je veux que le son soit brutal ! » lance Pete Waterman au chanteur de Dead or Alive qui, avec le tube Spin me round en 1984, va connaître un triomphe planétaire. Batterie électronique, sons plus métalliques, voix arrangées, tempo accéléré, ce courant va connaître de belles années. Toujours en 1984, la chanteuse noire Disco Demolition Night. « Les meilleures chansons sont toujours celles que l’on a enregistrées le plus rapidement » souligne Waterman. Une rapidité qui explique peut-être aussi la qualité médiocre de beaucoup de pseudo-groupes de cette époque. La high energy va s’éteindre à la fin des années 1980, avec un dernier tube planétaire (The only way is up interprété par Yazz en 1988). La house venue de Chicago, le new beat bruxellois et l’acid house londonien prendront ensuite la relève. Une autre époque.

High energy - Le disco survolté des années 80 d’Olivier Monssens (Fr/Bel, 2018, 52 min)

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