Jean-Marie Le Pen convoqué devant un tribunal pour détention d’armes
Jean-Marie Le Pen convoqué devant un tribunal pour détention d’armes
Le Monde.fr avec AFP
L’ancien responsable frontiste est également convoqué dans une autre affaire, ce jeudi : des juges envisageant sa mise en examen dans l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs au RN.
L’eurodéputé du Rassemblement national (RN) Jean-Marie Le Pen est convoqué jeudi 11 avril devant le tribunal de Nanterre pour répondre de détention d’armes, qui retrouvées à son domicile et chez son épouse Jany en 2015, a fait savoir son avocat à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information du Parisien.
Le cofondateur et ex-président du Front national est poursuivi pour avoir détenu illégalement « un fusil de chasse, un revolver calibre 22 et un petit pistolet de collection », ainsi que des munitions, a précisé Me Frédéric Joachim. Le Parisien évoque également un lanceur de balles de défense ou encore « deux pistolets semi-automatiques ».
Me Joachim souligne que l’ancien chef de file du parti d’extrême droite avait une autorisation de port d’arme concernant le revolver, arme qui lui a d’ailleurs été « restituée par la suite ». Quant au « fusil de chasse », il fait « partie de l’héritage de Jany Le Pen » dont l’ex-mari, décédé, était chasseur, a poursuivi l’avocat.
Fusil et revolver notamment avaient été découverts par des pompiers lors d’un incendie qui s’était déclaré au domicile de Jany Le Pen à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) le 26 janvier 2015. Les soldats du feu avaient prélevé les armes et les avaient remises à la police, relate le conseil.
Quant au pistolet, un « semi-automatique 9 mm » selon Le Parisien, il avait été découvert en novembre 2015 lors de perquisitions au manoir de M. Le Pen à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), dans le cadre d’une enquête pour blanchiment de fraude fiscale dirigée par le Parquet national financier. Cette arme a été « offerte » à l’ex-patron du FN « par un haut responsable des services secrets français il y a plusieurs décennies » et se trouvait « dans un coffre-fort au sous-sol de sa maison de Montretout, chargeur enlevé », assure Me Joachim.
« Une histoire ridicule »
Pour l’avocat il s’agit là d’« une histoire ridicule, une histoire de cornecul ». Selon lui les enquêteurs ont « mis plus de zèle à saisir ces armes qu’à découvrir la véritable cause de l’incendie » qui a ravagé la maison de Jany Le Pen et « dont les circonstances restent à ce jour inexpliquées ».
Selon Lorrain de Saint Affrique, conseiller de M. Le Pen, ce dernier ne sera pas présent à l’audience jeudi après-midi. « Il avait prévu d’y être mais il doit préparer la prochaine session parlementaire » européenne, a précisé Me Joachim.
L’ancien dirigeant était également convoqué ce jeudi par des juges envisageant sa mise en examen dans l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs au RN, mais l’eurodéputé leur a opposé en début de semaine une fin de non-recevoir, s’estimant couvert par son immunité parlementaire.