Peter Falk, André Téchiné, Chuck Berry : trois destins d’artistes… en replay
Peter Falk, André Téchiné, Chuck Berry : trois destins d’artistes… en replay
Chaque samedi, « La Matinale » propose une sélection de programmes à voir ou revoir en différé.
LA LISTE DE LA MATINALE
André Téchiné regarde par la fenêtre dans un extrait du documentaire-portrait de Thierry Klifa sorti en 2018. / T. KLIFA / ARTE.TV
André Téchiné, Peter Falk, Chuck Berry : cette semaine, notre sélection hebdomadaire de replays vous permet de (re)vivre ou de découvrir, grâce à trois documentaires, les destinées de ces artistes.
André Téchiné, intime ou presque
André Téchiné, cinéaste insoumis (documentaire complet) | ARTE Cinema
Durée : 52:31
Pour Thierry Klifa, son ami journaliste, le cinéaste André Téchiné aurait accepté de se confier, dit-on. De son phrasé reconnaissable entre mille, il se livre un peu, par petites touches, laissant finalement ses actrices fétiches parler pour lui.
De Juliette Binoche, qu’il fit « naître à l’écran » dans Rendez-vous (1985), à Emmanuelle Béart, avec laquelle il a tourné trois films, dont le dernier Les Témoins, date tout de même de 2007. De Sandrine Kiberlain (Quand on a 17 ans, 2016), qui trouve que « ses névroses sont drôles », à Isabelle Adjani (Barroco, 1976 ; Les Sœurs Brontë, 1979). Cette dernière, se souvenant des soirées partagées avec André Téchiné et certains de ses amis homosexuels, évoque « la beauté des relations entre garçons ».
Catherine Deneuve occupe une place à part. Elle qui accepte, à l’entendre, n’importe quel scénario proposé par Téchiné, est devenue une amie proche. Leur relation cinématographique est « comme une conversation qu’on reprend ». Une conversation à mots comptés. Téchiné dit de Deneuve en retour : « Je n’ai toujours pas percé son mystère. » Ils ont en commun de ne jamais réellement se livrer.
« André Téchiné, cinéaste insoumis », documentaire de Thierry Klifa (France, 2018, 52 min). Disponible jusqu’au 1er juin sur Arte.tv.
Peter Falk, avec ou sans Columbo
Columbo on DVD Trailer
Durée : 00:59
« J’oubliais… », répète le commissaire au long des 69 épisodes de la série Columbo tournés en trois décennies à partir de 1971. Impossible pourtant d’oublier l’inspecteur au pardessus beige, qui se tient les cheveux d’une main en levant l’autre dans un geste de fausse excuse. Sa voiture, une 403 cabriolet – un modèle rare –, son chien, un gros et patient basset hound, sa femme, omniprésente même si on ne la voit pas.
Pour ceux qui en redemandent, un rafraîchissant documentaire, signé Pascal Cuissot et Gaëlle Royer, présenté dans le cadre du Printemps du polar sur Arte s’interroge : Peter Falk, interprète du célèbre commissaire, mort en 2011, a-t-il eu une vie en dehors de son personnage ? Inutile de garder la réponse pour la fin : comme dans la série, le coupable est connu dès les premières images, seuls les mobiles et la manière sont intéressants.
Donc oui, Peter Falk a eu une carrière en dehors de celle de lieutenant. Né en 1927 à New York dans une famille juive, il fait ses premiers pas au cinéma en 1958, mais c’est son rôle dans Milliardaire pour un jour, de Frank Capra (1961) qui lui vaudra d’être remarqué, avant que John Cassavetes ne lui offre quelques beaux rôles : Husbands, Une femme sous influence, Opening Night et Big Trouble.
Mais seul Columbo lui a apporté une notoriété planétaire : 2 milliards de téléspectateurs ont suivi ses enquêtes. Et ce n’est pas fini. En France, la série est toujours diffusée, sur TMC le samedi à 21 heures et sur TV Breitz le mardi soir. Inoubliable vous dis-je. Emilie Grangeray
« Peter Falk versus Columbo », documentaire de Gaëlle Royer et Pascal Cuissot (France, 2018, 52 min). Disponible jusqu’au 18 avril sur Arte.tv.
Chuck de Berry, rock’n’roll et Duck walk
Chuck Berry - Johnny B Goode (1959)
Durée : 02:41
Lui est né à Saint-Louis, dans le Missouri, le 18 octobre 1926. Il incarne l’emblème musical des Etats-Unis : le rock’n’roll. Le documentaire de Jon Brewer, réalisateur et producteur de mutiples musicaux, d’une facture classique dans son alternance d’images d’archives et de témoignages, retrace les étapes marquantes du parcours de Chuck Berry, mort le 18 mars 2017 à 90 ans.
De Maybellene qui le révéla en 1955, à Roll Over Beethoven en 1956, Johnny B. Goode en 1958 (probablement son hymne rock’n’roll le plus célèbre) ou Memphis Tennessee en 1959, on ne peut s’empêcher de battre le rythme du pied.
Entre deux extraits toujours trop courts, Themetta Berry, son épouse, raconte des anecdotes. Le musicien Nile Rogers aborde plusieurs thématiques, parmi lesquelles sa technique à la guitare, si particulière. Des images d’archives rappellent les pratiques promotionnelles d’un autre temps, qui consistaient à attribuer au programmateur d’une station de radio une part des crédits de composition, afin qu’il passe la chanson massivement sur les ondes – et ça marchait !
Le guitariste Bo Diddley (1928-2008) et le pianiste Little Richard, deux autres inventeurs du rock, abordent quant à eux le lourd sujet de la ségrégation raciale dont ils ont été victimes. Chuck Berry préférait jouer et traverser la scène en « Duck Walk », chorégraphie glissée sur un pied de son invention. Sylvain Siclier
« Chuck Berry », documentaire de Jon Brewer (Royaume-uni, 2018, 100 min). Disponible jusqu’au 3 juillet 2019 sur Arte.tv.