Le Mexique va créer une base de données recensant les fosses communes
Le Mexique va créer une base de données recensant les fosses communes
Le Monde.fr avec AFP
Le registre portera sur les vingt dernières années. Les autorités font état de plus de 40 000 disparus dans le pays.
Une fosse commune découverte dans l’Etat de Veracruz au Mexique, le 19 avril. / YAHIR CEBALLOS / REUTERS
Le Mexique a annoncé mardi 14 mai qu’il allait créer une base de données recensant toutes les fosses communes découvertes au cours des dernières années, alors que le pays connaît une vague de violences liée au narcotrafic.
« Nous devons informer le public sur ces tombes clandestines. Même si cela est douloureux, nous devons savoir ce qui s’est réellement passé et ce qui, malheureusement, continue de se produire », a déclaré lors de sa conférence de presse quotidienne au palais national à Mexico le président Andres Manuel Lopez Obrador, entré en fonction en décembre 2018
Il a critiqué ses prédécesseurs pour cet « héritage », conséquence notamment de l’offensive militaire contre le trafic de drogues lancée en 2006 par le gouvernement et qui s’est accompagnée d’une spirale de violence dans tout le pays.
Plus de 40 000 disparus
Le ministre-adjoint de l’intérieur, Alejandro Encinas, a précisé que la base de données recenserait les fosses communes découvertes au cours des vingt dernières années. Jusqu’à présent, il n’existait qu’un registre de la Commission nationale aux droits de l’homme qui avait recensé 855 fosses communes contenant 1 548 cadavres entre 2007 et 2016.
Mais des recherches indépendantes donnent à penser qu’elles seraient bien plus nombreuses, a admis M. Encinas. Une investigation journalistique a ainsi recensé 1 978 tombes clandestines contenant 2 884 corps au total. « La priorité est de traiter dignement les corps, les identifier, les rendre à leur famille », a indiqué M. Encinas.
Selon les autorités mexicaines, il y a plus de 40 000 disparus dans le pays. Plus de 250 000 homicides ont par ailleurs été dénombrés depuis 2006.
Le président Lopez Obrador a promis une nouvelle stratégie pour lutter contre ces violences, avec notamment la création d’une Garde nationale, forte de 80 000 hommes. Mais sa décision de nommer un militaire à sa tête a fait l’objet de vives critiques.