Des compagnies d’assurance commencent à s’intéresser au créneau des étudiants et des jeunes actifs et, moyennant finance, proposent au locataire d’être sa caution. / Stéphane Ouzounoff / Photononstop

Lorsqu’on est étudiant ou jeune actif aux revenus limités et aléatoires, trouver à se loger relève du défi, notamment dans les grandes villes. En effet, les candidats locataires ayant des emplois en CDI (contrat à durée déterminé) et gagnant au moins trois fois le montant du loyer voient leur dossier accepté en priorité.

Principale raison : les assurances garanties de loyer impayé (GLI) des propriétaires n’assurent que ce type de locataire. Il faut donc réussir à convaincre le bailleur de sa solvabilité et il est parfois impossible de trouver des parents ou des amis se portant caution.

Les compagnies d’assurance commencent donc à s’intéresser au créneau des étudiants et des jeunes actifs et, moyennant finance, proposent au locataire d’être sa caution. C’est le cas de Youse (groupe CNP assurances) ou d’Axa par l’intermédiaire de Loueragile, une plate-forme qui met en relation propriétaire et locataire. Plutôt que de demander les trois dernières fiches de paie que le locataire n’est pas toujours en mesure de fournir, une analyse plus fine est réalisée sur les habitudes de vie et de dépense du candidat locataire.

« Une étudiante gagnait 1 200 euros par mois, mais compte tenu de son mode de vie, nous avons estimé qu’un reste à vivre de 400 euros après avoir payé son loyer était suffisant. Nous lui avons donc apporté notre garantie pour un loyer de 800 euros par mois », explique Olivier Bazin, cofondateur de Youse.

De plus, Youse se substitue au locataire pour payer le loyer au propriétaire à date fixe ce qui sécurise les revenus du bailleur.

Un coût entre 2 % et 4 % du loyer

Ce service est, bien sûr, payant : avec Youse, Il faut compter 25 euros par mois pour un loyer de 650 euros. Le site Loueragile, propose, quant à lui, une garantie fournie par Axa pour un montant de 2,5 % du loyer. Les loyers sont garantis jusqu’à 60 000 euros. Ces services présentent l’inconvénient de constituer un coût supplémentaire pour le locataire. Il est donc préférable, lorsque c’est possible, de s’orienter vers Visale, une caution publique et gratuite mise en place par le groupe Action Logement (Visale.fr).

Pour cela, il est nécessaire d’avoir entre 18 et 30 ans ou bien d’être en mobilité professionnelle. Le loyer maximum pris en compte est de 1 300 euros maximum hors Ile-de-France et de 1 500 euros en Ile-de-France. Même si, pour l’instant, l’Union nationale des propriétaires immobiliers (Unpi) estime que les propriétaires et les agents immobiliers préfèrent généralement une caution physique à tous ces dispositifs, ils permettent néanmoins d’améliorer les chances du locataire d’obtenir un logement.

Une fois le logement trouvé, le site Papernest aide le locataire à s’acquitter de toutes les formalités administratives liées au déménagement depuis le changement d’adresse jusqu’à l’ouverture du compteur en passant par la commande d’une nouvelle box internet. Ce service est gratuit : la négociation de nouveaux contrats avec les fournisseurs d’énergie et de téléphone permet à Papernest de se rémunérer.

Sous louer temporairement son logement

Enfin, une fois qu’il a obtenu le logement, le locataire peut vouloir le conserver s’il part pour un séjour à l’étranger ou faire un stage dans une autre ville afin d’éviter un nouveau parcourt du combattant à son retour. Dans ce cas, la société Smartrenting lui propose de ne plus avoir à payer son loyer pendant cette période en relouant provisoirement le logement.

La société s’occupe de tout : trouver un locataire, obtenir l’accord écrit du propriétaire pour pourvoir sous-louer le logement, et récupérer le paiement auprès du sous-locataire. « Nous mettons dans le logement des locataires intéressés par des locations de plus courte durée et qui sont souvent plus rémunératrices ce qui couvre le paiement du loyer au locataire principal et notre rémunération », explique Thibault Martin, cofondateur de Samtrenting. Un bémol cependant : cela concerne surtout les logements qui peuvent trouver preneur, c’est-à-dire de bonne qualité et bien situés dans les centres-villes.

Location de son logement : ce que dit la loi

Cécile Rouquette-Touraine, avocate associée pour le cabinet Cornet Vincent Ségurel, donne la marche à suivre pour ne pas enfreindre la loi.

« S’il s’agit de votre résidence principale, vous pourrez la louer cent vingt nuitées par an au maximum. Certaines villes, comme Paris, Bordeaux ou Nice, exigent que le propriétaire enregistre son bien sur une plate-forme en amont. Un numéro lui est alors remis, qui doit figurer sur l’annonce. Pour les résidences secondaires, le loueur demande en mairie une autorisation de changement d’usage. Paris, Lyon et Bordeaux mettent en place un mécanisme de compensation pour louer une résidence principale plus de quatre mois par an ou une résidence secondaire : le propriétaire déclare alors son bien en mairie et présente, en guise de compensation, d’autres locaux situés dans le même arrondissement ou quartier, comme des bureaux ou des commerces, qu’il s’engage à transformer en logements et dont la superficie est deux fois supérieure au bien mis en location. Les loueurs qui n’enregistrent pas leurs biens auprès des communes risquent une amende pouvant atteindre 5 000 euros. Ceux qui dépassent les cent vingt nuitées par an ou ne délivrent pas à la commune qui en fait la demande le nombre de jours de location qu’ils ont réalisés encourent une amende pouvant monter jusqu’à 10 000 euros. Et ceux qui louent une résidence secondaire sans respecter la règle de compensation s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 50 000 euros par logement et une astreinte d’un montant maximal de 1 000 euros par jour et par mètre carré jusqu’à régularisation. »