Myriam El Khomri va piloter une mission sur les métiers du grand âge
Myriam El Khomri va piloter une mission sur les métiers du grand âge
Par Béatrice Jérôme
Cette mission, créée par la ministre Agnès Buzyn, doit proposer « un plan » pour remédier à la pénurie de candidats pour travailler auprès des personnes âgées.
Myriam El Khomri à l’Assemblée nationale, le 5 avril 2016. / AFP/Bertrand Guay
L’ancienne ministre du travail de François Hollande, Myriam El Khomri, devrait être nommée, selon nos informations, d’ici le 27 juin à la tête d’une mission sur les métiers du grand âge par Agnès Buzyn.
La ministre des solidarités et de la santé avait annoncé la création de cette mission au lendemain de la publication du rapport sur la concertation « grand âge et autonomie », remis par le président du haut conseil au financement de la protection sociale, Dominique Libault. « Je vais nommer auprès de moi, avait-elle déclaré, le 28 mars, une personne, entourée d’une équipe, chargée d’animer toutes les parties prenantes concernées. [Cette personne] devra me proposer un grand plan en faveur des métiers du grand âgées » dès 2019, avait-elle précisé. Pour cette tâche, le gouvernement avait sollicité Nicole Notat. L’ancienne secrétaire générale de la CFDT avait décliné.
Face à la pénurie de candidats aux postes d’infirmières et d’aides-soignantes dans le secteur des personnes âgées, le gouvernement souhaite revoir les formations et les filières d’accès à ces métiers.
Mme El Khomri, 41 ans, a porté en 2016 la « loi Travail » sous le gouvernement de Manuel Valls. Le projet de loi avait suscité une farouche opposition de l’aile gauche du PS et des syndicats, qui avaient appelé à la grève. Pour mener la bataille parlementaire, Mme El Khomri était en lien direct avec le ministre de l’économie, à l’époque Emmanuel Macron. Auparavant, dans le précédent gouvernement de Manuel Valls, elle avait été secrétaire d’Etat à la ville, entre août 2014 et septembre 2015.
« Myriam El Khomri coche toutes les cases »
« Macron compatible », Mme El Khomri est aussi une personnalité de gauche. Entrée au parti socialiste en 2002, elle s’est présentée en 2017 aux élections législatives sous l’étiquette PS dans le 18e arrondissement de Paris. La République en Marche n’avait toutefois pas présenté de candidat face à elle dans la circonscription. Elle avait été battue par Pierre-Yves Bournazel, soutenu par Edouard Philippe.
Avant son baptême du feu ministériel, cette diplômée en droit a longtemps été un pilier de l’équipe de Bertrand Delanoë puis d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Adjointe chargée de la petite enfance de 2008 à 2011, elle est ensuite devenue adjointe chargée de la prévention et de la sécurité jusqu’à son entrée « surprise » au gouvernement en août 2014. Elle a été co-porte-parole d’Anne Hidalgo avec Bruno Julliard pendant la campagne municipale de 2014. Toujours élue au conseil de Paris, très proche de Bertrand Delanoë, elle a rejoint en mars un grand cabinet privé de courtage en assurance.
Pour le socialiste Luc Broussy, spécialiste du vieillissement et président de la filière « silver économie » (l’économie liée aux personnes âgées), « Myriam El Khomri coche toutes les cases. Elle est spécialiste des relations sociales, Elle connaît parfaitement les partenaires sociaux. Sa notoriété participera à mettre au premier plan la question cruciale du grand âge ».
Hasard qui n’en est peut-être pas un, Mme El Khomri devrait croiser, dans le cadre de cette mission, son ancien directeur de cabinet au ministère du travail Pierre-André Imbert, aujourd’hui conseiller social du président de la République à l’Elysée. Mme El Khomri devrait rendre les conclusions de ses travaux en septembre.