France 5, mardi 25 juin à 20 h 50, documentaire

Il y a de nombreuses raisons pour visiter la plus grande île des Antilles, longue de 1 200 kilomètres. Explorer sa nature sauvage et sa faune préservées des dégradations humaines en est une, et non des moindres. Car, contrairement à la plupart de ses voisines des Caraïbes, Cuba a su, jusqu’à présent, garder sa beauté naturelle intacte et rester le poumon vert des Antilles. Mais, avec la montée en puissance du tourisme de masse et, en arrière-plan, les projets de développement agricole et industriel, la perle des Caraïbes va-t-elle pouvoir garder ses trésors ? Ses forêts, ses milliers de grottes et de gouffres, ses mangroves, ses fonds marins exceptionnels, ses coraux sont-ils en danger ? La vigilance s’impose. Car si le pouvoir castriste a fait de la protection du patrimoine naturel une priorité, si on compte plus de deux cent cinquante zones naturelles protégées couvrant l’équivalent de 22 % du pays, nul ne sait si ce sera encore le cas dans quelques années.

Bénéficiant de moyens importants grâce à une ambitieuse coproduction internationale dont France Télévisions et la BBC font partie, ce documentaire aux images époustouflantes offre de beaux moments de télévision. La baie de Baracoa, dans laquelle Christophe Colomb débarqua le 27 octobre 1492, n’a pas changé. Les forêts tropicales et les marais non plus. Protégée depuis 1996, la réserve naturelle des Jardins de la reine, avec près de 150 kilomètres d’îles, de récifs et de mangroves accueille un récif corallien parmi les mieux préservés au monde.

Dramaturgie spectaculaire

Sa biodiversité exceptionnelle fait de Cuba un endroit à part où l’on trouve des espèces uniques au monde. Du plus petit oiseau de la planète (le colibri d’Elena) au redoutable crocodile local qui peut mesurer près de six mètres de long en passant par les iguanes terrestres, le hutia (rongeur de la taille d’un petit chien), la minuscule grenouille noire et jaune, sans oublier 370 espèces d’oiseaux, 26 de chauve-souris, et les fameux escargots Polymita à la carapace colorée, on ne sait où poser le regard. Quelques scènes à la dramaturgie spectaculaire (accouplement de sauriens, bataille de pics, boa étouffant une chauve-souris, bébés tortues tentant d’échapper au rapace) ajoutent encore un peu plus d’émotion à ce documentaire qui bénéficie, Cuba oblige, d’une bande-son plaisante sans être envahissante.

Un anolis sur un rocher. / DOMENICO PONTILLO / CROSSING THE LINE PRODUCTIONS LTD

Cuba, révolution sauvage, de John Murray (RU, 2019, 86 min). www.france.tv/france-5