Concert du chanteur Joe Cocker interprétant "With a little help from my friends".  Scène tiree du Film documentaire "Woodstock" de Michael Wadleigh. / UNITED ARCHIVE/LEEMAGE

TCM - JEUDI 11 JUILLET - 22 H 40. DOCUMENTAIRE

Trois heures et demie de pur bonheur télévisuel ? On y est presque avec ce film de Michael Wadleigh datant de 1970 et consacré au mythique rassemblement de Woodstock. Durant trois jours, du 17 au 19 août 1969, le plus grand festival de musique organisé jusqu’alors, dans un immense champ du comté de Bethel, dans le nord de l’Etat de New York, des centaines de milliers de jeunes.

Les organisateurs en attendaient 200 000, ils seront près d’un demi-million, attirés par une programmation musicale haut de gamme, mais aussi par la volonté de vivre une aventure collective sortant de l’ordinaire, dont l’on fête cette année les 50 ans.

Woodstock devient le lieu rêvé pour planer, faire l’amour, danser, prendre une leçon de yoga collective, se promener à poil ou jouer dans la boue avec les enfants en bas âge, eux aussi très nombreux.

Le bonheur d’une jeunesse

A la manière d’un documentaire, avec un écran souvent divisé en deux qui permet de multiplier les points de vue, Wadleigh et son équipe (dont le jeune Martin Scorsese) vont et viennent au milieu de la foule, effectuent des micros-trottoirs (ou plutôt des micros-champs), filment au plus près le bonheur d’une jeunesse américaine chevelue et pas encore rentrée dans le rang. La beauté des corps, les sourires, les rires, les galères, l’entraide, tout y passe. Sur l’immense scène, on lance régulièrement des messages à caractère personnel.

Les stars de la contre-culture, mais pas seulement, sont venues et la plupart sont émues face à une telle marée humaine. Mais plus que les extraits de concerts de Janis Joplin, des Who ou de Santana, plus que les solos de Jimi Hendrix ou les délires du batteur de Country Joe and the Fish, ce sont les témoignages des jeunes qui font la force de ce film unique.

Souvent émouvants, drôles, d’une lucidité féroce sur la société capitaliste, ces gamins racontent leurs vies, leurs relations amoureuses, leur bonheur d’être si nombreux. Certains font sagement la queue pour utiliser les téléphones mis à leur disposition et rassurer les parents. D’autres jouent les penseurs face caméra, comme ce blondinet : « Ces gens viennent ici pour avoir l’impression d’être quelque part. Tout le monde est à la recherche d’une réponse là où il n’y en a pas… »

Woodstock 3 Days of Peace and Music 40th Anniversary Revisited Director’s Cut - Available July 29
Durée : 01:37

Woodstock, Three Days of Peace and Music, de Michael Wadleigh (Etats-Unis, 1970, 225 min).

Et le vendredi 14 août, à 13 h 35, sur Arte.