Au Burkina Faso, l’état d’urgence a été prolongé de six mois
Au Burkina Faso, l’état d’urgence a été prolongé de six mois
Le Monde.fr avec AFP
Les forces burkinabées semblent incapables d’enrayer les attaques et les djihadistes étendent leur influence sur des zones de plus en plus grandes.
Des personnes déplacées du nord du Burkina Faso dans une école de la capitale Ouagadougou, le 13 juin 2019. / OLYMPIA DE MAISMONT / AFP
L’état d’urgence, en vigueur depuis décembre 2018 dans plusieurs provinces du Burkina Faso, pays en proie à des attaques djihadistes récurrentes et meurtrières, a été prolongé jeudi 11 juillet de six mois par l’Assemblée nationale. Le projet de loi portant prorogation de l’état d’urgence, adopté à l’unanimité par le Parlement au cours d’une session extraordinaire, prend effet à compter du 13 juillet et sera valide jusqu’au 12 janvier 2020.
Cette prorogation « vise à renforcer et consolider la lutte contre l’insécurité et donner plus d’opportunités et de moyens aux Forces de défense et de sécurité (FDS) [pour] poursuivre leurs actions de sécurisation du pays », selon l’Assemblée.
Décrété par le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré en décembre 2018, l’état d’urgence, qui s’étalait sur six mois, accorde notamment des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui de procéder à des perquisitions à domicile, de jour et de nuit. Certaines libertés fondamentales peuvent être restreintes, comme la liberté de circulation ou de rassemblement.
Plus de 450 morts depuis 2015
L’état d’urgence concerne quatorze provinces situées dans sept régions (sur les treize que compte le pays), notamment les régions des Hauts-Bassins, de la boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-Est, de l’Est, du Nord et du Sahel, en proie à des attaques djihadistes de plus en plus récurrentes et meurtrières.
D’abord concentrées dans le nord du pays, ces attaques se sont ensuite étendues à d’autres régions dont celle de l’Est, frontalière du Togo et du Bénin, qui est désormais une deuxième grande zone d’insécurité. Ces attaques attribuées aux groupes djihadistes ont fait plus de 450 morts depuis 2015. Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.
Les forces burkinabées semblent incapables d’enrayer les attaques et les djihadistes étendent leur influence sur des zones de plus en plus grandes, tandis que des milliers de personnes fuient les localités ciblées.