Des manifestants décidés à défier l’interdiction affluaient dans l’après-midi vers la gare principale de Yuen Long et dans les rues adjacentes. / Bobby Yip / AP

Des manifestants hongkongais affluaient, samedi 27 juillet, malgré l’interdiction de la police à Yuen Long, près de la frontière avec la Chine, où des hommes soupçonnés d’appartenir à des triades, des gangs violents, avaient agressé le week-end dernier des militants prodémocratie.

Des hommes vêtus de t-shirts blancs, armés de battes et de bâtons, ont passé à tabac dimanche dernier des manifestants antigouvernementaux qui rentraient chez eux après une manifestation, dans une station et une rame de métro à Yuen Long. D’après les autorités hospitalières, 45 personnes ont été blessées. La police a rapporté l’arrestation de 12 personnes en lien avec ces violences, dont neuf liées aux triades.

Hongkong, haut lieu de la finance internationale, connaît depuis sept semaines de gigantesques manifestations pacifiques antigouvernementales, avec des affrontements sporadiques entre contestataires radicaux et policiers. Le mouvement est parti du rejet d’un projet de loi désormais suspendu visant à autoriser les extraditions vers la Chine. Il s’est ensuite élargi à des revendications plus larges de réformes démocratiques.

« Nous n’avons pas peur »

Des manifestants décidés à défier l’interdiction affluaient dans l’après-midi vers la gare principale de Yuen Long et dans les rues adjacentes. La police, présente en nombre, restait à distance. De nombreux magasins étaient fermés. A la différence des précédentes marches, peu de manifestants brandissaient des pancartes ou des banderoles.

« Chacun de nous est venu ici de son propre chef, a déclaré à l’AFP une employée dans le secteur de la santé âgée de 25 ans. Donc je ne crois pas que ce soit un rassemblement illégal, je suis juste venue en tant qu’individu pour exprimer ce que je pense. » Une autre manifestante dit vouloir montrer que « nous n’avons pas peur ».

Dimanche est prévue une autre manifestation, dans un quartier de Hongkong, où la police antiémeute a tiré la semaine dernière des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur des manifestants qui s’en étaient pris au Bureau de liaison du gouvernement chinois à Hongkong. La police a autorisé un rassemblement mais pas une marche.

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