219 soldats français sont morts à l’étranger depuis 2000
219 soldats français sont morts à l’étranger depuis 2000
Par Quentin Vasseur
Trois militaires sont morts après l’explosion d’une mine au Mali, mardi. Sur les quinze dernières années, l’Afghanistan est en tête des pays les plus meurtriers, loin devant le Mali et la Centrafrique.
Un soldat français déployé dans le cadre de l'opération Barkhane, en patrouille sur un véhicule blindé entre M'Bouna et Goundam, dans la région de Tombouctou en juin 2015. | PHILIPPE DESMAZES / AFP
Trois soldats français ont perdu la vie après l’explosion d’une mine, mardi 12 avril, dans le nord du Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane. Le premier est décédé sur le coup, et l’Elysée a annoncé mercredi matin la mort des deux autres, des suites de leurs blessures. Au total, sept militaires français ont été tués depuis le début de l’opération Barkhane, en août 2014. Celle-ci a succédé à l’opération Serval, au cours de laquelle neuf soldats ont trouvé la mort.
Depuis 2000, 219 soldats français sont morts dans des opérations à l’étranger. De 2004 à 2011, les interventions militaires, surtout en Afrique et au Moyen-Orient, ont été particulièrement coûteuses en vies humaines. Avec 29 morts, l’année 2011 a été à elle seule plus meurtrière que l’ensemble des interventions sous le quinquennat de François Hollande.
Cette mortalité élevée est liée en grande partie à l’intervention militaire en Afghanistan, où 90 soldats ont péri en plus de dix ans. Il s’agit du champ d’opération le plus dangereux, loin devant l’ex-Yougoslavie (35 soldats morts pendant l’opération Trident) et la Côte d’Ivoire (l’opération Licorne a coûté la vie à 27 soldats français).
A ceux-là s’ajoutent les décès accidentels. Huit soldats sont morts lors du crash d’un hélicoptère au Gabon en 2009, et huit autres dans un accident d’avion en Egypte en 2007. D’autres militaires français stationnés dans le cadre de missions internationales ont été tués au Liban, au Tchad ou encore à Haïti.
Le ministère de la défense distingue trois causes de décès : les accidents, les « actions de combat » et la catégorie « autres ». Celle-ci comprend surtout les explosions de mine et les attentats-suicide, largement utilisés en Afghanistan et au Mali, mais inclut également les tirs accidentels ou bien les morts dont les circonstances n’ont pas été communiquées.
Parmi les 219 décès recensés du 1er janvier 2000 au 13 avril 2016 par le ministère de la défense, 175 portent la mention « morts pour la France ». Ce statut est octroyé lors d’une mort au combat et offre certains droits supplémentaires à la famille, comme le versement d’une pension à la veuve.