Dix Malawites soupçonnés d’avoir tué samedi une femme albinos de 21 ans ont été arrêtés, a indiqué lundi 25 avril la police alors qu’une délégation de l’ONU conduit actuellement une mission pour enquêter sur le traitement des albinos dans le pays.

« Ils ont entraîné la femme dans une ferme et l’ont tuée. Ils ont retiré huit os, ont mis le corps dans un sac et l’ont brûlé sur la scène de crime, a expliqué le porte-parole de la police du Malawi. Ils voulaient tuer cette femme après avoir entendu des rumeurs selon lesquelles les os des albinos peuvent rapporter beaucoup d’argent. »

Après le crime, les meurtriers ont emmené les os à Lilongwe, la capitale du Malawi, mais leur transaction pour les vendre est finalement tombée à l’eau. Selon la police, le suspect principal n’est autre que l’oncle de la victime, Gerald Phiri, âgé de 38 ans.

Huit albinos tués ces dernières années au Malawi

Ce meurtre survient trois semaines après celui d’une petite fille albinos de deux ans qui avait été enlevée. Deux personnes, dont le père de l’enfant, ont été arrêtées dans cette affaire. En mars, sept personnes soupçonnées de trafic d’os humains avaient été brûlées vives par une foule en colère.

Au Malawi, un habitant sur 1 200 est albinos - contre un sur 20 000 chez les Occidentaux. Au moins huit albinos y ont été tués ces deux dernières années. Les autorités ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps, allant jusqu’à donner l’ordre à la police de « tirer sur tout criminel pris en flagrant délit d’enlèvement de personnes atteintes d’albinisme ».

Une délégation de l’ONU est actuellement dans le pays pour y enquêter sur le traitement de ces personnes à la peau pâle et aux yeux rouges, du fait d’une particularité génétique héréditaire.

Malawi : les autorités durcissent le ton face aux tueurs d’albinos.
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