Conférence environnementale : EELV dénonce le renvoi de mesures phares à plus tard
Conférence environnementale : EELV dénonce le renvoi de mesures phares à plus tard
Par Camille Romano
Quelques heures après l’ouverture de ce quatrième et dernier rendez-vous annuel sur l’environnement, les écologistes jugent les mesures annoncées « tardives », ou pas assez engageantes.
Des « mesures tardives qui n’engagent pas le gouvernement » : David Cormand, secrétaire national d’Europe-Ecologie Les Verts et Julien Bayou, porte-parole du parti, ne mâchent pas leur mots face à la conférence environnementale. Ils dénoncent les mesures proposées lors du rendez-vous 2016, et les renvois de décisions à après 2017.
« Ce qu’on a vu, estime David Cormand, c’est plus de l’ordre de la précision que de la nouveauté. Ce qu’on aurait pu attendre pour la fin de mandat, c’est un sprint final d’ici à 2017, et on a plutôt assisté à une forme de temporalisation pour renvoyer après le déluge – après 2017 – la mise en œuvre des mesures. »
« Performance diplomatique »
Tout en saluant la « performance diplomatique de décembre 2015 » et de la COP21, Julien Bayou déplore le manque de nouveauté et de décisions dans la politique écologiste de François Hollande. Les écologistes ont régulièrement salué les engagements pris par le président, sur la mise en œuvre des accords la COP21 à Paris en décembre 2015, comme sur la non exploitation du gaz de schiste. « Il est heureux que cela soit confirmé, mais ce sont des engagements qui avaient été déjà pris », ajoute-t-il. David Cormand est également revenu sur les négociations en cours du traité transatlantique :
« Si j’ai bien compris, le président a dit “pas d’accord sans contrainte sur le développement durable”. S’il applique à la lettre cet engagement, ça veut dire qu’on ne doit pas signer le TAFTA. »
Un des exemples pointés est celui de la loi sur la transition énergétique : sa mise en œuvre passe par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). La publication de sa feuille de route a été repoussée au 1er juillet, pour une adoption à l’automne.
Si, entre autres, le retard du calendrier est dénoncé par les écologistes (le PPE devait originellement être présenté fin 2015), c’est également le modus operandi du programme qui laisse à désirer, selon David Cormand. Le PPE sera divisé en deux phases : une entre 2016 et 2018, et une de 2019 à 2023.
Parmi les « indices » que l’on peut glaner sur le contenu des deux phases, la question du nucléaire et de la fermeture des centrales vieillissantes ne sera abordée qu’en 2018 : « Donc sur la part PPE qui concerne son mandat, c’est “no way” sur les fermetures de centrale, à l’exception de Fessenheim. On repousse à plus tard des décisions sur lesquelles on ne peut pas attendre », poursuit le secrétaire national.