La boule de démolition a balayé le dernier obstacle encore debout dans l’Indiana, mardi 3 mai. Donald Trump a dégagé la voie vers l’investiture républicaine pour la présidentielle du 8 novembre en écrasant sans coup férir son adversaire le plus coriace, le sénateur du Texas Ted Cruz. Distancé de plus de seize points sur le terrain qu’il avait choisi parce qu’il le jugeait favorable pour stopper l’homme d’affaires, celui-ci a tiré les conséquences de cet ultime revers en annonçant qu’il suspendait sa campagne, sans un seul mot pour son adversaire.

Une semaine plus tôt, à la suite de victoires éclatantes dans les cinq Etat du Nord-Est qui se prononçaient, M. Trump s’était déjà proclamé « candidat naturel » du Parti républicain. Une menace planait cependant sur ses ambitions : ses rivaux avaient en effet juré de tout faire pour l’empêcher d’obtenir le nombre de délégués nécessaires afin d’obtenir automatiquement l’investiture.

M. Cruz ne cachait pas qu’il misait ses dernières chances sur l’appareil qu’il avait mis sur pied pour parvenir à bâtir une majorité alternative, parmi les délégués, si M. Trump ne parvenait pas à être adoubé lors du premier vote de la convention de juillet. Les délégués sont en effet libres de leur choix à partir du second tour.

Un contenu de cette page n'est pas adapté au format mobile

« Réunifier » un parti perclus de divisions

Le sénateur du Texas ayant renoncé, rien ne devrait empêcher M. Trump, qui comptait mardi soir plus de 1 000 délégués, de parvenir aux 1 237 voix espérées. Le magnat de l’immobilier qui s’exprimait depuis son quartier général, la Trump Tower, à New York, où il avait annoncé sa candidature le 16 juin, a d’ailleurs semblé pris de court par l’annonce surprise de M. Cruz.

Son discours de victoire, improvisé, s’est limité à la reprise de ses formules habituelles. Il a en revanche rompu avec les formules assassines qu’il avait réservées au cours des semaines précédentes à l’encontre de son rival pour l’accabler cette fois-ci de louanges. M. Cruz n’a pas été la seule cible de la sollicitude du milliardaire. Les autres candidats et la direction républicaine, souvent accusée des pires maux, ont également été couverts d’éloges.

M. Trump a assuré que son intention est désormais de « réunifier » un parti perclus de divisions. Il s’agit de la condition nécessaire pour affronter vraisemblablement la candidate démocrate sans doute la plus détestée du camp républicain : Hillary Clinton.