En Syrie, la trêve pourrait ne pas résister à l’intensification des frappes du régime
En Syrie, la trêve pourrait ne pas résister à l’intensification des frappes du régime
Le Monde.fr avec AFP
Plus de 50 personnes sont mortes depuis vendredi 22 avril dans des bombardements du régime syrien contre plusieurs fiefs rebelles.
Plus de 50 personnes sont mortes depuis vendredi 22 avril dans des bombardements du régime syrien contre plusieurs fiefs rebelles. Cette intensification des combats pourrait signer la fin de la trêve entrée en vigueur fin février, alors que les négociations de paix entre Damas et ses opposants sont dans l’impasse à Genève.
Pour le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, la trêve initiée par les Etats-Unis et la Russie « n’existe plus » après les nombreuses violations commises tant par les rebelles que par le régime du président Bachar al-Assad.
Alep, la grande ville du nord du pays, est au cœur de cette reprise des hostilités. Selon l’agence officielle syrienne Sana, trois civils ont été tués et dix-sept blessés dans des bombardements rebelles samedi contre des quartiers tenus par le régime. Les forces du régime ont de leur côté pilonné les quartiers est, tenus par les rebelles.
Un chef rebelle tué dans un attentat-suicide
Le raid le plus meurtrier a eu lieu dans la zone de Tariq al-Bab, tuant douze civils, a affirmé à l’AFP un responsable local de la défense civile. Au moins neuf autres civils ont été blessés dans d’autres raids, selon la même source. Vendredi, vingt-cinq civils avaient déjà été tués.
Le chef d’état-major du groupe salafiste armé Ahrar al-Sham, l’un des plus puissants groupes rebelles, a par ailleurs été tué samedi soir dans un attentat-suicide dans la province d’Idleb dans le nord, selon l’OSDH. La responsabilité de cette attaque qui a tué le commandant Majid Hussein al-Sadek, un officier dissident de l’armée syrienne, n’était pas immédiatement claire.
Au nord-est de Damas, la ville de Douma a également été touchée. Treize personnes, dont deux enfants, sont mortes dans des bombardements des forces gouvernementales contre ce bastion du groupe rebelle Jaich al-Islam, qui était engagé par l’arrêt des hostilités, selon l’OSDH. Il s’agit du bilan le plus meurtrier à Douma depuis l’instauration de la trêve.
Enfin, dans la province centrale de Homs, deux civils ont été tués dans des raids aériens du régime sur la localité rebelle de Talbissé, portant le bilan des morts dans des frappes du régime à vingt-sept pour la seule journée de samedi, selon l’OSDH.
« La trêve n’existe plus »
« La trêve n’existe plus, elle est finie », a dit à l’AFP M. Abdel Rahmane, affirmant qu’il avait cessé d’établir les listes de violations comme aux premières semaines de la trêve, car « maintenant c’est de nouveau la guerre ».
Le président américain Barack Obama s’est déclaré, vendredi, « très inquiet concernant la cessation des hostilités qui s’effiloche » tandis que l’ONU disait la trêve « en grand danger ». La principale composante de l’opposition, représentée par le Haut comité des négociations (HCN) a suspendu mardi 19 avril sa participation « formelle » aux pourparlers.
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