F1 : marche arrière sur le système de qualification
F1 : marche arrière sur le système de qualification
Le Monde.fr avec AFP
Les pilotes ont eu gain de cause. Validé par les instances de la formule 1, le retour au système de qualification antérieur sera effectif dès le Grand Prix de Chine du 17 avril.
La Fédération internationale de l’automobile (FIA) l’avait envisagé dès le Grand Prix inaugural de Melbourne, le 20 mars. Il aura fallu une lettre ouverte de l’Association des pilotes de Grands Prix (GPDA), rendue publique le 23 mars, et un Grand Prix supplémentaire pour en venir à bout : le nouveau système de qualification par élimination progressive mis en place pour la saison 2016 est abandonné, et le système antérieur est rétabli pour le Grand Prix de Chine, le 17 avril.
Jean Todt, le patron de la FIA, et Bernie Ecclestone, pour la Formula One Management, avaient accepté la proposition « unanime » des écuries de formule 1 de revenir au format de qualifications en vigueur en 2015 dès jeudi 7 avril. « A la suite de la demande unanime des équipes, exprimée dans une lettre reçue ce jour, Jean Todt, président de la FIA, et Bernie Ecclestone, représentant du titulaire des droits commerciaux, acceptent […] la proposition de revenir au format de qualification en vigueur en 2015 », ont-ils indiqué. Encore fallait-il qu’elle soit approuvée de façon « unanime » « par les organes de gouvernance de la F1 ».
Réfléchir à l’avenir
La Commission F1 et le Conseil mondial du sport automobile de la FIA ont donc procédé par e-vote en fin de semaine dernière : le système utilisé ces dernières années peut faire son grand retour ce week-end « et s’appliquera pour le reste de la saison », précise le communiqué commun de la FIA et de la FOM. Il s’agit d’un système également en trois phases (Q1, Q2 et Q3) mais sans élimination directe toutes les quatre-vingt-dix secondes.
En échange, chacun est appelé à réfléchir à un « nouveau » format pour les week-ends de course. Des qualifications de nature complètement différente seraient envisagées, voire une course sprint, le samedi.
Lors du Grand Prix d’Australie, la séance de qualification avait tourné au flop, la nouvelle formule, imaginée dans l’urgence au cours de l’hiver et validée par le Conseil mondial de la FIA, s’attirant de vives critiques. Censée pimenter le spectacle, cette réforme a eu l’effet inverse, la plupart des pilotes ne jouant pas le jeu. Les Mercedes semblant intouchables, ils ne se sont pas battus pour la pole position, préférant économiser leurs pneus pour la course du dimanche.
Lettre ouverte des pilotes de Grands Prix (GPDA)
Mercredi 23 mars l’Association des pilotes de Grand Prix (GP Drivers Association) publie une Lettre ouverte sur son site hébergeur gpda.motorsport.com condamnant les changements « perturbateurs » introduits pour la saison 2016 et qui risquent, selon eux, de mettre en péril l’avenir de la Formule 1.
« La Formule 1 fait actuellement face à un environnement économique global difficile, à cause des changements rapides dans les habitudes des consommateurs et des modifications importantes dans le paysage médiatique et télévisuel. »
« Il est fondamental que les dirigeants du sport prennent de bonnes orientations après avoir pesé le pour et le contre. Nous avons l’impression que les récents changements, à la fois sur le plan sportif et technique, y compris quelques décisions concernant l’aspect commercial, sont perturbateurs et ne répondent pas aux problèmes les plus importants rencontrés par notre sport, et qui, dans certaines situations, pourraient mettre en péril son avenir. »
« Les pilotes sont arrivés à la conclusion que le processus de prise de décision dans ce sport est obsolète, mal structuré et empêche le progrès. Cela a un impact négatif sur notre sport, l’empêche d’être à la hauteur pour la prochaine génération de fans et compromet la croissance future. »
La lettre ne détaille pas ses griefs, mais les pilotes se sont publiquement exprimés à Melbourne, en marge du Grand Prix du 20 mars, critiquant le nouveau système de qualifications à élimination directe, et la répartition des revenus de la F1. Ils craignent également de voir décliner l’audience de la Formule 1 avec la généralisation des diffusions payantes des courses.
Ex-champions du monde de Formule 1, Jenson Button et Sebastian Vettel ont cosigné.