Fnac : polémique autour de la cession du service après-vente
Fnac : polémique autour de la cession du service après-vente
LE MONDE ECONOMIE
Les salariés d’Attitude et de Fnac Direct dénoncent les conséquences du rachat de Darty.
Magasin Fnac, à Paris, le 21 avril. | JACKY NAEGELEN / REUTERS
Quelques jours après avoir emporté Darty, la Fnac s’apprête à céder deux de ses filiales au groupe Business Support Services (b2s). Au grand dam de ses salariés. L’enseigne de produits culturels et techniques a annoncé, le 23 mars, la cession de Fnac Direct, consacrée au suivi des achats en ligne, et d’Attitude, son service après-vente, à ce prestataire français.
La cession devrait être signée fin juin, à l’issu de la période d’information-consultation des représentants du personnel. Les 230 salariés de ces deux entreprises installées à Gagny (Seine-Saint-Denis) devraient être transférés dans les locaux de b2s, situés à 25 kilomètres de là, sur la commune de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). D’après Le Parisien, les salariés ont débrayé, mardi 3 mai, toute la journée, sur le site de Gagny, pour protester contre ce projet. Parmi leurs revendications figure l’obtention d’une indemnité lors du transfert de leur contrat de travail au sein de b2s.
Bataille homérique
Les salariés d’Attitude et Fnac Direct déplorent cette cession et soulignent les conséquences du rachat de Darty. Au terme d’une bataille homérique contre son rival Conforama, le groupe Fnac doit racheter le numéro un de la distribution d’électroménager en France, enseigne réputée pour la qualité de son service après-vente. « La Fnac a mis plus d’un milliard d’euros sur la table. Il faut donc qu’elle fasse des économies ailleurs », analyse Daniel Sakimoski, délégué syndical UNSA du groupe Fnac, dans Le Parisien.
« Cette cession n’a rien à voir avec le rachat de Darty », assure, au Monde, un porte-parole du groupe Fnac. « Nous avons entamé les négociations de rachat bien avant cette opération », confirme Maxime Didier, président de b2s, sans, toutefois, préciser cette date.
L’opération permettra à la Fnac d’améliorer la qualité de son service-clients, assure le dirigeant de cette entreprise aux 140 millions d’euros de chiffre d’affaires. Au passage, b2s, spécialiste de la relation-client notamment dans les télécoms pour Orange et SFR, entend investir le marché de la distribution. « Les salariés Fnac sont des experts reconnus. b2s acquiert une compétence professionnelle », avance M. Didier.