La musique conjuguée au futur
La musique conjuguée au futur
Par Renaud Machart
Un épisode de la série « Rêver le futur » s’intéresse à l’impact, sur la création musicale, des nouvelles technologies (dimanche 24 avril, à 20 h 45, sur Planète+).
Une guitare électrique modélisée. | Update Productions
Un épisode de la série « Rêver le futur » s’intéresse à l’impact, sur la création musicale, des nouvelles technologies (dimanche 24 avril, à 20 h 45, sur Planète+).
Depuis le 13 mars, Planète + diffuse le dimanche un volet de « Rêver le futur », une série de dix documentaires dont « l’objectif est de présenter les travaux incroyables et souvent méconnus de chercheurs, qui vont transformer les domaines clés de notre quotidien dans les trente prochaines années ».
La plupart des sujets abordés sont d’ordre technique et pratique (énergie, transports, médecine, alimentation, habitat du futur et même sexe du futur, l’aguichant dernier volet, diffusé le 8 mai), à l’exception de celui du 24 avril, qui s’intéresse à la musique.
Mais plutôt que de rêver aux esthétiques musicales qui pourraient être celles de demain – un terrain d’investigation prospective hautement incertain –, les auteurs ont préféré s’en tenir à la technologie associée aux sons.
Si, pour le trompettiste de jazz Ibrahim Maalouf, « inventer est facile, il n’est pas besoin d’être Mozart » (il n’est d’ailleurs quasiment pas question de musique dite « savante » dans ce documentaire), un autre intervenant reconnaît que la technologie des smartphones permet à tout le monde « de faire du son » – à défaut de musique.
Un troisième bras pour un batteur
On voit des chercheurs travailler à une application pour smartphone qui permet de personnaliser une proposition musicale prédéfinie ; des chefs d’orchestre sculptent le son devant un écran ; des robots jouent des partitions ou improvisent. Mais on ne voit rien qui vaille plus artistiquement que ce que permettaient de faire naguère le thérémine (inventé en 1919) ou les rouleaux perforés pour piano mécanique (inventés en 1883)…
Le seul avantage convaincant de la robotique est une prothèse qui permet à un batteur amputé d’un bras de rejouer et de développer une technique ultravirtuose de « musicien augmenté », ou à un autre batteur de s’adjoindre un troisième bras.
Une application permet, en reliant un capteur et un amplificateur à un smartphone, que des algorithmes transforment en sons élaborés la moindre percussion sur un objet ordinaire. C’est ludique, mais on imagine qu’après une demi-journée passée à connecter son capteur à un couvercle de poubelle, à un banc ou à un tronc d’arbre, ainsi qu’il est montré, l’on ait envie de revenir à une bonne vieille guitare sèche pour y jouer une chanson de Bob Dylan.
La Musique du futur, de Pierre-François Didek (Fr., 2016, 52 min). Dimanche 24 avril, à 20 h 45, sur Planète+.