L’Autriche et l’Allemagne ont déclaré samedi 30 avril être en pourparlers avec l’Union européenne pour prolonger les contrôles aux frontières provisoirement rétablis l’année dernière dans l’espace Schengen afin d’endiguer le flux des migrants. Cette autorisation exceptionnelle doit prendre fin le 13 mai.

Le porte-parole de Thomas de Maizière, ministre de l’intérieur allemand, rapporte qu’il va participer à une « initiative commune avec d’autres Etats membres » pour que la Commission européenne donne son feu vert à une prolongation des contrôles aux frontières. « Même si la situation (…) le long de la route des Balkans est pour l’instant calme, nous observons avec inquiétude l’évolution de la situation au niveau des frontières extérieures » de l’UE.

« Je confirme que nous sommes en discussion avec la Commission européenne et nos partenaires européens à ce sujet », a déclaré de son côté à l’AFP le porte-parole du ministère de l’intérieur autrichien, Karl-Heinz Grundboeck.

Pas de réaction de la Commission européenne

Face à la plus grave crise migratoire que connaît l’Europe depuis la seconde guerre mondiale, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, l’Allemagne et la Suède ont durci leur politique aux frontières. « Nous réclamons que vous fassiez une proposition pour permettre aux Etats membres qui estiment cette prolongation nécessaire de la proroger au-delà du 13 mai », ont écrit les six Etats membres dans une lettre adressée lundi à Bruxelles, selon le quotidien allemand Die Welt.

Entrés en vigueur en 1995, les accords de Schengen ont supprimé les contrôles aux frontières de 22 des 28 Etats de l’Union européenne. Mais une clause exceptionnelle intégrée à la Convention autorise les Etats à rétablir provisoirement les contrôles aux frontières, en l’espèce jusqu’au 13 mai 2016.

La Commission européenne, qui ne s’est pas exprimée sur la question, doit, le 12 mai, faire le bilan de l’action de la Grèce en matière de protection des frontières extérieures de l’UE. En cas de résultat négatif, la Commission pourrait bien prolonger l’autorisation des contrôles aux frontières.