« Ce cahier ne recense pas toutes mes chansons de jeunesse. Et pour cause : j’ai imaginé la première à l’âge de 3 ans ; je me souviens encore de sa mélodie très enfantine. C’est assez émouvant de se replonger dans les pages de ce cahier. Je trouve l’écriture à la plume très belle. Cela me rappelle les heures passées à attendre devant la sortie des artistes de l’Olympia pour chanter à mes idoles – les Shadows, les Beach Boys et Cliff Richard entre autres – dans un anglais yaourt, certaines des chansons consignées ici pour les convaincre de les interpréter. Tous me conseillaient de les chanter moi-même. C’est ce que j’ai fait. Ma carrière a commencé très peu de temps après, mais pas avec ces chansons-là. Elles sont restées coincées dans ce cahier. La chanson que j’ai décidé de montrer en photo a été écrite alors que j’étais à Saint-Dizier où je faisais mon service militaire. Elle était destinée à une jolie Américaine rencontrée lors d’une surprise-partie près de Louveciennes.

JÉRÔME BADIE

Je me souviens de l’avoir emmenée au cinéma Marignan sur les Champs-Elysées. J’avais élaboré tout un scénario, les yeux rivés sur la pendule accrochée dans un coin de l’écran : à 14 h 15, je lui prends la main, à 14 h 20, je l’embrasse. Evidemment, je n’ai rien fait de tout cela. Certains envoyaient des petits mots, moi, j’offrais des chansons. Sans grand succès ! Finalement, je crois que mes chansons ont été plus utiles aux autres qu’à moi.

Au début de ma carrière, c’était la mode des slows de l’été et de nombreux couples m’ont dit s’être rencontrés sur Love me, Please Love me, par exemple. Plus tard, des familles ont appelé leurs filles Marylou quand Goodbye Marylou est sorti. Toutes ces histoires me touchent beaucoup, car elles disent mon lien avec le public. Dans ce cahier, j’avais aussi collé quelques photos dédicacées (Dalida, Sacha Distel…) Je me souviens particulièrement de celle du chanteur Paul Anka que j’avais attendu toute une nuit devant son hôtel. Je sais le plaisir de ce genre de rencontres, alors quand les conditions sont bonnes, je ne refuse jamais un autographe. »

Michel Polnareff était l’invité d’« On n’est pas couché », samedi 30 avril 2016

Intégrale - 30 avril 2016 On n'est pas couché #ONPC
Durée : 03:03:30

En concert à ­l’AccorHotels Arena les 7, 8, 10 et 11 mai puis en tournée dans toute la France.
A lire Spèrme, auto­biographie, éd. Plon, 224 p., 16,99 euros.