On ne construit plus impunément des lignes à grande vitesse. C’est ce qu’il ressort de la décision — attendue — du Conseil d’Etat, vendredi 15 avril, qui a annulé le décret de janvier 2015 déclarant d’utilité publique la ligne à grande vitesse (LGV) reliant Poitiers à Limoges. La plus haute juridiction administrative invoque des « insuffisances » de l’évaluation économique et sociale, et des inconvénients qui « l’emportent » sur les avantages.

En janvier, le premier ministre, Manuel Valls, et les ministres de l’écologie, Ségolène Royal, et des transports, Alain Vidalies, avaient signé un décret, publié dans la foulée au Journal officiel, considérant comme « urgent » la décision de déclarer d’utilité publique la ligne à grande vitesse reliant Poitiers à Limoges.

De nombreuses structures s’y opposent

A l’époque, le Conseil d’Etat, qui a suivi l’avis du rapporteur public, avait été saisi par plusieurs structures d’opposants à la LGV, regroupant chacune plusieurs dizaines de collectivités, municipalités, collectifs et associations de riverains et usagers. Ces derniers souhaitaient, au lieu de la LGV, une modernisation de la ligne existante Paris-Orléans-Limoges-Toulouse. Une ligne pour laquelle Etat et SNCF vont déjà engager 1,5 milliard d’euros.

Le projet de ligne à grande vitesse entre Poitiers et Limoges comprend 112 kilomètres de ligne à grande vitesse et vise à désenclaver le centre de la France en plaçant Limoges et Brive-la-Gaillarde respectivement à deux heures et trois heures de Paris. Après cinq ans d’études et de concertation, la future ligne avait reçu en septembre 2013 un avis favorable de la commission d’enquête.