"Attac, le Cercle des économistes, Coe-Rexecode, la Fabrique de l’industrie, la Fondapol, l’Institut Montaigne, GenerationLibre, Les Economistes Atterrés, l’Institut de l’entreprise, la Fondation Concorde, l’OFCE, la Fondation Jean-Jaurès, la Fabrique Spinoza, Terra Nova ont engagé un cycle de débats publics afin de faire progresser la réflexion sur l’économie française". | Boris Séméniako

Collectif

La France est à un moment singulier. Le triste record du nombre de chômeurs, les incertitudes économiques, mais aussi géopolitiques, énergétiques et financières mondiales freinent la reprise économique. Les radicalisations de tous bords, les bouleversements migratoires, le réchauffement climatique, les opportunités mais aussi les impacts du progrès technique et du numérique rebattent les cartes et les cadres dans lesquels nous avions l’habitude d’analyser le monde.

Les réponses inadéquates, le manque de débat véritable et la saturation d’affrontements binaires – et bien trop souvent, sommaires – ont pour conséquence une perte totale de confiance de nos concitoyens dans les institutions et les politiques. Nous risquons aujourd’hui un point de non-retour.

Refus du renoncement

Voilà pourquoi quatorze représentantes et représentants d’institutions de réflexion, d’organisations citoyennes et de think tanks ont lancé en 2015 l’opération totalement inédite de se rencontrer régulièrement et de débattre, acceptant et assumant leur désaccord, autour de questions qu’ils jugent primordiale dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017 bien sûr mais aussi au-delà.

C’est ainsi qu’Attac, Le Cercle des économistes, Coe-Rexecode, la Fabrique de l’industrie, la Fondapol, l’Institut Montaigne, GenerationLibre, les Économistes atterrés, l’Institut de l’entreprise, la Fondation Concorde, l’OFCE, la Fondation Jean-Jaurès, la Fabrique Spinoza et Terra Nova ont engagé un cycle de débats publics afin de faire progresser la réflexion sur l’économie française et les voies à emprunter pour en améliorer le fonctionnement, l’efficacité et la place dans le monde.

Même si la situation est difficile, nous refusons le renoncement, l’affaiblissement de notre économie et l’effritement de la cohésion de notre société

Nos premiers échanges ont permis une confrontation des points de vue autour de trois sujets : les incertitudes de la trajectoire de l’économie mondiale, le rôle des banques centrales, notamment en Europe, et l’ouverture du marché du travail à la jeunesse.

Car même si la situation est difficile, nous refusons le renoncement, l’affaiblissement de notre économie et l’effritement de la cohésion de notre société. Nous refusons que notre pays compte durablement plus de 6 millions de chômeurs, que notre système éducatif produise autant d’échecs et d’inégalités, que l’Europe ne survive que grâce aux crises.

Quatre thématiques déterminantes

Par nos travaux, par nos réflexions, par nos échanges en France et ailleurs, nous savons que les solutions alternatives existent. Il est de notre responsabilité de les partager, de les discuter le plus largement possible afin que la campagne qui s’ouvrira bientôt soit porteuse d’espoirs et d’un nouveau souffle.

Notre objectif est ainsi de pouvoir donner au plus grand nombre, sans logique partisane, les clefs et les outils d’analyse à la compréhension des enjeux économiques et sociétaux afin de pouvoir agir et voter en conscience.

Nous avons ainsi décidé de poursuivre notre cycle de débats lors des prochains mois autour de quatre thématiques qui seront déterminantes pour l’avenir de tous.

Premièrement, la refondation de l’Europe. Il existe en Europe des divergences, nous devons les reconnaître et proposer des pistes pour sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes. Comment les économistes peuvent-ils répondre aux défis que pose l’Union européenne et les crises qu’elle traverse actuellement ?

Des réponses concrètes et alternatives

Deuxièmement, le logement. La préoccupation qu’il représente pour notre jeunesse, ses liens étroits avec le marché du travail, son impact sur la croissance comme sur l’organisation des territoires, notamment des périphéries délaissées que sont les banlieues et le monde rural, sont autant d’entrée pour cette question primordiale.

Troisièmement, les politiques publiques. L’efficacité et la pertinence des politiques économiques, notamment pour favoriser l’emploi, sont aujourd’hui clairement en débats. Quelles innovations institutionnelles et politiques sont ici nécessaires pour que l’action publique retrouve efficacité et légitimité ?

Quatrièmement, le système de production de soins. Cette institution majeure de la société française est aujourd’hui sous forte tension. Quelles sont les voies et les débats, y compris en termes de modes de financement, permettant de conforter un ensemble de garanties et de protection auquel le peuple français est fortement attaché et de développer l’écosystème indispensable à l’innovation en matière de santé ?

Dans un contexte de crise politique particulièrement aiguë, qui voit les Français se défier des principales forces politiques et sociales, nous nous donnons pour mission commune que nos échanges apportent des réponses concrètes et alternatives aux défis que la France doit relever, qu’ils soient, pour les citoyens comme pour ceux qui aspirent à les représenter, un foyer d’idées et d’inspirations dans lesquelles ils pourront puiser pour conduire leur action.

Laurent Bigorgne (Institut Montaigne), Benjamin Coriat (Les Economistes Atterrés), Denis Ferrand (Coe-Rexecode), Gilles Finchelstein (Fondation Jean-Jaurès), Alexandre Jost (La Fabrique Spinoza), Gaspard Koenig (GenerationLibre), Jean-Hervé Lorenzi (Le Cercle des économistes), Thierry Pech (Terra Nova), Frédéric Monlouis-Félicité (Institut de l’entreprise), Dominique Plihon (Attac), Xavier Ragot (Observatoire français des conjonctures économiques, OFCE), Dominique Reynié (Fondation pour l’innovation politique, Fondapol), Michel Rousseau (Fondation Concorde), Thierry Weil (La Fabrique de l’industrie).