Le député de Paris Denis Baupin a annoncé lundi son départ du mouvement écologiste. Le dernier d’une longue série. | MARTIN BUREAU / AFP

Après Jean-Vincent Placé, François de Rugy, Barbara Pompili, Pascal Durand ou encore Noël Mamère, un nouvel élu quitte Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Denis Baupin, député de Paris, a annoncé lundi 18 avril qu’il ne « renouvellera pas » sa cotisation au parti écologiste en raison de ses désaccords avec « les choix stratégiques » du mouvement.

Les départs précédents ont renforcé la fracture ouverte entre l’aile gauche du parti, favorable à un rapprochement avec le Front de gauche, et l’aile droite, qui soutient le gouvernement socialiste. Une fracture exacerbée en février quand trois écologistes ont rejoint le gouvernement : Jean-Vincent Placé (réforme de l’Etat et de la simplification), Barbara Pompili (biodiversité) et Emmanuelle Cosse (logement), jusque-là secrétaire nationale du parti dont elle s’est mise « en retrait ».

Il n’y a jamais eu autant d’écologistes au gouvernement

Si on pouvait croire la rupture consommée entre le PS et les écologistes après quatre ans de présidence Hollande, le remaniement gouvernemental du 11 février est venu le démentir. Le président de la République est parvenu à convaincre la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, ainsi que deux écologistes ayant quitté EELV, Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé, d’entrer dans le gouvernement de Manuel Valls.

Ces entrées font du gouvernement actuel le plus fourni en écologistes dans l’histoire politique française. Les gouvernements précédents comptaient certes davantage de membres issus des Verts ou d’EELV (Dominique Voynet puis Yves Cochet à l’environnement et Guy Hascoët à l’économie solidaire sous Jospin ; Cécile Duflot au logement et Pascal Canfin à la coopération sous Ayrault).

La participation d’écologistes non encartés chez EELV s’inscrit toutefois dans une tradition encore plus ancienne : Brice Lalonde était devenu en 1988 le premier écologiste à entrer au gouvernement, deux ans avant de fonder Génération écologie pour siphonner une partie des votes des Verts après leur percée aux élections européennes.

Plus d’un tiers des parlementaires écologistes ne sont désormais plus membres d’EELV – une réalité qui pose sérieusement la question de la survie des groupes parlementaires écologistes à l’Assemblée nationale et au Sénat. N’étant pas parlementaire, Emmanuelle Cosse ne figure pas dans l’infographie ci-dessous.

Légende

Ligne politique :
Anti-gouvernement Pro-gouvernement Neutres
Parti :
EELV Autre Aucun