Rejet du dernier recours possible au Pérou pour l’ex-président Alberto Fujimori
Rejet du dernier recours possible au Pérou pour l’ex-président Alberto Fujimori
Le Monde.fr avec AFP
Le Tribunal constitutionnel s’est prononcé contre l’annulation de la condamnation de l’ancien chef d’Etat à 25 ans de prison pour « crimes contre l’humanité ».
Le Tribunal constitutionnel (TC) du Pérou a rejeté la demande de l’ex-président Alberto Fujimori d’annuler sa condamnation à 25 ans de prison pour « crimes contre l’humanité », a fait savoir mardi 3 mai une source proche du dossier à l’Agence France-Presse.
Les membres du TC se sont réunis pendant près de trois heures et ont finalement rejeté par six voix contre et une voix pour la requête présentée par la défense de l’ancien chef d’Etat autoritaire et populiste. Son avocat, William Paco Castillo, avait d’ores et déjà annoncé qu’il saisirait des instances judiciaires internationales, comme la Cour interaméricaine des droits de l’Homme, en cas d’échec ce mardi.
Alberto Fujimori, au pouvoir entre 1990 et 2000 et aujourd’hui âgé de 77 ans, a été reconnu coupable d’avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991 et 1992, dans le cadre de la lutte contre la guérilla maoïste du Sentier lumineux. Vingt-cinq personnes avaient alors été tuées.
Impartialité de la procédure
Il demandait auprès du Tribunal constitutionnel l’annulation de sa condamnation, l’organisation d’un nouveau procès et sa remise immédiate en liberté. C’était le dernier recours possible au Pérou pour l’ex-président, qui avait déjà saisi, sans succès, toutes les autres instances judiciaires du pays. Lors de l’audience, il s’est défendu par téléphone depuis la base policière à l’est de Lima où il est détenu depuis 2007.
Me Paco Castillo avait motivé sa demande en insistant sur l’absence d’impartialité, selon lui, de la procédure qui avait conclu à la condamnation de son client. Depuis 2013, M. Fujimori cherche à être rejugé, mettant en question l’impartialité du tribunal et la requalification en « crimes contre l’humanité » des chefs d’accusation d’homicide qualifié, enlèvement aggravé et blessures graves pour lesquels il était poursuivi après son extradition du Chili. Cette requalification lui interdit de prétendre à une réduction de peine.
La décision du Tribunal constitutionnel intervient au moment où la fille de l’ancien dirigeant, Keiko Fujimori, se prépare au second tour de l’élection présidentielle, prévu le 5 juin, où elle affrontera l’ex-banquier de Wall Street Pedro Pablo Kuczynski.