Les produits alimentaires sont plus chers de 6,4 % en région parisienne qu'en province, selon l'Insee. | JEAN-PIERRE MULLER / AFP

Les Franciliens auront (pour une fois) une bonne raison de râler. Les 10,5 millions d’habitants de l’agglomération parisienne déboursent en moyenne 8,8 % de plus que le reste des Français pour les biens et les services du quotidien, selon une étude publiée par l’Insee. Le cas de la Corse est traité à part, et les départements d’outre-mer font l’objet d’une autre étude.

L’institut a effectué des relevés de prix sur cinq cents familles de produits couvrant un large spectre de notre consommation : alimentation (y compris boissons alcoolisées), habillement, loisirs, santé (consultations, médicaments), loyer et dépenses liées à l’habitat (énergie, assurance), communications, transport (train, avion, mais aussi coût d’achat, de carburant et d’entretien d’une voiture)… L’étude ne traite en revanche pas de la question des revenus, en moyenne plus élevés en Ile-de-France qu’ailleurs.

Des habitudes de consommations différentes

Les modes de vie étant différents entre l’agglomération parisienne et la province (prix du logement, densité de transports en commun…), deux indices ont été calculés, aboutissant à deux conclusions :

• si un Parisien arrivait en province en conservant ses habitudes de consommation, il gagnerait 9,2 % sur son budget ;
• à l’inverse, si un habitant de province déménageait dans l’agglomération parisienne avec son mode de vie actuel, son budget serait grevé de 7,8 %.

Toutefois, les consommateurs tendent à modifier leurs habitudes en changeant de cadre de vie. Pour mesurer cette réalité, l’Insee utilise un calcul combinant les deux chiffres, appelé indice de Fisher. C’est ce dernier qui permet d’affirmer que la différence est de 8,8 % entre Paris et province.

Près de 50 % d’écart sur les loyers

Sans surprise, l’écart de prix entre la capitale et le reste de la France est en grande partie dû au coût du logement. Le loyer est en moyenne 48,9 % plus cher dans l’agglomération parisienne, et même les services annexes (assurances, eau, traitement des ordures…) coûtent en moyenne 6,1 % de plus. Résultat : si l’on exclut les dépenses de logement, la différence n’est plus que de 6,5 %.

Ecarts de prix entre Paris et la province.

Globalement, ce sont les services, plus que les biens, qui sont plus chers en région parisienne, en particulier au niveau de la santé (fréquents dépassements d’honoraires), de l’hôtellerie (même si ce surcoût est davantage à la charge des visiteurs que des habitants), des autres services (coiffeur, assurance…) ou du transport. L’Insee relève par exemple que si le prix d’achat d’une voiture est le même partout, les tarifs d’entretien sont très variés. Les transports en commun sont également plus coûteux en Ile-de-France, même si le service n’est pas équivalent dans les autres villes et notamment à la campagne. Le seul poste de dépense complètement équivalent est la communication, les forfaits téléphoniques et postaux étant établis au niveau national.

Le cas particulier de la Corse

Dans sa mesure des prix, l’Insee a mis à part le cas de la Corse, où le niveau général des prix est plus élevé qu’en province de 3,6 %, selon le même indice de Fisher. Le plus gros écart concerne les produits alimentaires, plus chers de 8,7 % dans l’île de Beauté, en raison des difficultés d’acheminement, et les « autres biens et services » (+ 9 %), en particulier les soins à la personne. En revanche, en raison d’un régime fiscal dérogatoire, le prix du tabac est moins cher de 25 % en Corse que sur le continent.