Le Comité olympique japonais a dévoilé, le 25 avril, le logo des Jeux 2020 de Tokyo. | TOKYO 2020

Ce sont des accusations qui ravivent les doutes. Le quotidien britannique The Guardian, affirme dans son édition du 11 mai, que le Japon a versé des pots-de-vin pour obtenir l’organisation des Jeux olympiques d’été de 2020. L’enquête, débutée en décembre 2015, à l’initiative de la justice française sur de possibles tentatives de corruption dans l’attribution des Jeux de Rio, cet été, et de Tokyo en 2020, est de facto relancée.

Les interrogations révélées par le quotidien britannique portent sur des versements pour un total de 1,3 million d’euros, en 2013, qui pourraient provenir de l’équipe de candidature nippone, à la société Black Tidings de Papa Massata Diack, un des fils de Lamine Diack, membre du Comité international olympique (CIO) de 1999 à 2013, puis membre d’honneur en 2014.

Soupçons

Cette nouvelle enquête découle de celle ouverte par le parquet national financier français concernant l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), laquelle avait conduit à la mise en examen par la justice française, en novembre, de Lamine Diack, alors président de l’IAAF, pour corruption passive puis active. Ce dernier avait alors démissionné de son poste au CIO.

Papa Massata Diack et son fils Lamine Diack, le 17 février à Dakar, accusé par la justice française. | VINCENT TRÉMEAU / AP

Selon les éléments de l’enquête sur l’attribution des Jeux révélés en mars, Lamine Diack soutenait dans un premier temps la candidature d’Istanbul pour les Jeux olympiques de 2020. Il aurait ensuite changé d’avis en même temps qu’un sponsor japonais signait un gros contrat avec l’IAAF.

D’après The Guardian, il apparaît maintenant que « parmi les transactions faisant l’objet de soupçons, figurent 1,3 million d’euros apparemment envoyés par les instances de la candidature de Tokyo ou des personnes agissant pour elles » vers un compte secret à Singapour.

Interrogé en conférence de presse, jeudi 12 mai, sur ces accusations, le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a affirmé que la campagne de candidature nippone avait été « propre ».

« Meilleure candidature »

« D’après ma compréhension des faits, le processus de candidature des Jeux olympiques de Tokyo 2020 a été réalisé de manière propre, a-t-il déclaré. (…) Le Japon répondra à toute éventuelle requête de la justice française », mais n’a pas l’intention d’interroger l’équipe de Tokyo 2020 à la suite de ces informations de presse.

« Nous pensons que les Jeux ont été accordés à Tokyo parce que cette ville présentait la meilleure candidature », a pour sa part déclaré le porte-parole du comité d’organisation Tokyo 2020, Hikariko Ono.