Jean-Marie Le Guen fustige « l’état d’esprit assez nihiliste » des frondeurs du PS
Jean-Marie Le Guen fustige « l’état d’esprit assez nihiliste » des frondeurs du PS
Par Françoise Fressoz
Invité de l’émission Questions d’info sur LCP, le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement a dénoncé « les discours de dénigrement » qui « servent les intérêts de la droite et de l’extrême droite ».
Jean-Marie Le Guen, mercredi 11 mai, lors de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France info et l’AFP.
Alors que le gouvernement est contraint d’engager sa responsabilité pour faire adopter le projet de loi travail, Jean-Marie Le Guen s’en est pris mercredi 11 mai aux députés frondeurs. Invité de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France info et l’AFP, le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement a dit « comprendre l’exaspération de beaucoup de parlementaires de la majorité qui n’admettent pas que, dans le rapport de force qui existe aujourd’hui dans le pays, une partie de nos amis passent leur temps à déblatérer ». Il a dénoncé « l’esquive permanente » de ceux qui ont refusé de soutenir le texte en soulignant « l’incohérence » qu’il y a selon lui à critiquer « matin, midi et soir » l’action du gouvernement «tout en restant au Parti socialiste. »
« Je regrette que certains au PS n’aient pas la volonté de trouver des compromis. Il y a chez certains d’entre eux l’incapacité d’assumer une gauche aux responsabilités dans un monde difficile », a accusé ce proche de Manuel Valls en pointant « de grands discours creux, de l’indignation et des postures qui ne débouchent sur aucune construction politique ».Tout cela part, selon lui, d’un état d’esprit « assez nihiliste », d’un jeu « un peu délétère qui affaiblit la gauche qui n’a pas besoin de ça en ce moment. »
« Un marasme général de l’offre politique »
Le secrétaire d’Etat a également dénoncé « la radicalisation » qui s’opère autour du mouvement Nuit debout et des manifestations contre le projet de loi El Khomri. « Cette radicalisation pose problème parce qu’elle exprime la violence, elle s’attaque aux biens et aux personnes, elle dénature évidemment ces mouvements et elle pose un problème d’ordre public », a t-il déclaré en refusant cependant de dire s’il fallait ou non interdire ces manifestations.
Jean-Marie Le Guen a mis en garde ceux qui, à gauche comme à droite, développent « une vision décliniste » de la France et proposent « une politique qui dénigre systématiquement notre pays ». « Tous les discours de dénigrement, tout le misérabilisme, toutes les exaspérations vont dans le sens des intérêts de la droite et de l’extrême droite, et non dans le sens des intérêts du camp du progrès », a-t-il averti.
Il existe, selon lui, « un décalage profond entre les élites et le peuple. Ce décalage, peut créer de la colère, et cette colère malheureusement se traduit rarement par quelque chose de positif ». Fustigeant « un marasme général de l’offre politique » qui reflète « une décomposition politique avancée », il a dit espérer que « l’année 2017 permettra de recréer un lien entre certains hommes ou femmes politiques et ce qu’attendent une majorité de concitoyens ».
Interrogé sur le cas de son « ami » Emmanuel Macron, Jean- Marie Le Guen s’est montré circonspect :
« Macron, c’est un atout pour la gauche, un atout pour le pays mais la manière dont il se met en mouvement, par moments, est un peu déroutante. Moi, ce que je lui demande, c’est de mettre son talent au profit d’un collectif et d’une famille qui est la sienne. »