Chantier dans le 18e arrondissement parisien. | ALAIN JOCARD / AFP

Le Crédit foncier ausculte chaque trimestre, depuis janvier 2015, le moral des professionnels de l’immobilier. Sa dernière livraison, lundi 9 mai, montre qu’il est au plus haut. Ils sont ainsi 74 % (des 400 agents immobiliers, lotisseurs, promoteurs, constructeurs de maisons, gestionnaires de patrimoine interrogés, du 29 mars au 5 avril, par l’institut CSA) à se dire optimistes sur l’avenir du marché, contre 59 %, il y a un an. Et, logiquement, les pessimistes ne sont plus que 24 %, contre 40 % l’an dernier. Nicolas Pécourt, directeur de la communication du Crédit foncier, l’explique :

« L’inversion de la tendance a eu lieu en mai 2015 et elle s’accentue enquête après enquête. »

Cette confiance se nourrit d’abord de la faiblesse du coût de l’argent : « Entre 2008, quand les taux d’emprunt immobilier dépassaient 5 %, et ce printemps 2016 où ils sont à moins de 2 %, les acquéreurs ont, à mensualité et durée constante, gagné 25 % de pouvoir d’achat », mesure M. Pécourt.

Des mesures qui commencent à porter leur fruit

La stabilité des prix concourt aussi à soutenir le marché : 78 % des sondés ne prévoient pas de hausse des tarifs dans le neuf, et 82 %, dans l’ancien.

Enfin, les récentes mesures gouvernementales commencent à produire leurs effets : la prolongation d’un an du dispositif dit « Pinel » d’aide à l’investissement locatif, jusqu’à fin 2017, annoncée par le président François Hollande, en déplacement à Romainville (Seine-Saint-Denis), le 8 avril, conforte les projets et les ventes des promoteurs ; l’élargissement, à partir du 1er janvier 2016, des conditions d’accès et d’emprunt du Prêt à taux zéro pour les primo-accédants devrait, lui, permettre de financer 120 000 acquisitions, en 2016, contre 60 000 en 2015. « Cet objectif paraît réaliste étant donné le succès enregistré depuis janvier », note le Crédit foncier, l’un des principaux distributeurs de ce prêt, avec le Crédit agricole.

Le Crédit foncier, banque spécialiste de l’immobilier table, en 2016, sur une hausse de 8 % des ventes de logements et, dans l’ancien, de 3 % (après le bond de 15 % enregistré en 2015). Les bons chiffres de la construction, publiés le 28 avril, viennent en renfort : le nombre de permis de construire accordés durant les douze mois précédant le 31 mars 2016 est en hausse de 7,7 % par rapport à l’année précédente, tandis que les mises en chantier progressent, sur la même période, de 3 %.

Générateur d’activité

Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), pronostique ainsi :

« Une progression de l’investissement des ménages de 2,5 %, due, notamment, à l’acquisition de logements, ce qui, pour nous, contribuerait pour 0,2 point à la croissance de l’économie française, au final plus proche de 1,4 % que des 1,2 % généralement admis. »

L’achat de logements anciens, qui entraîne autant de déménagements, d’achats de meubles, de travaux de rénovation – plus d’un quart des nouvelles cuisines sont installées à la suite d’un emménagement –, est également générateur d’activité, sans oublier les droits de mutation encaissés par les collectivités locales, qui leur apportent, les bonnes années, quelque 10 milliards d’euros d’argent frais, prêt à investir.