Mali : arrestation du numéro deux du groupe djihadiste Ansar Dine
Mali : arrestation du numéro deux du groupe djihadiste Ansar Dine
Le Monde.fr avec AFP
Les forces spéciales maliennes affirment avoir arrêté Yacouba Touré, cacique du groupe terroriste Ansar Dine.
Un important chef djihadiste présumé du sud du Mali, soupçonné de fournir des armes à des groupes islamistes dans son pays et au Burkina Faso voisin, a été arrêté par les forces spéciales des services de renseignement, a appris l’AFP, dimanche 8 mai, auprès de sources sécuritaires maliennes.
Cette arrestation par la sécurité d’Etat fait suite à celle en mars de Souleymane Keïta, chef présumé de ce groupe, la « katiba (unité combattante) Khaled Ibn al-Walid », également appelée « Ansar Dine du Sud », en raison de ses liens avec l’ex-chef rebelle touareg du nord du pays devenu djihadiste, Iyad Ag Ghaly.
Périphérie de Bamako
« Yacouba Touré, numéro deux du groupe terroriste Ansar Dine du Sud, a été arrêté jeudi à la périphérie de Bamako. C’est aussi le pourvoyeur de logistique aux groupes djihadistes du sud du Mali et à ceux du Burkina Faso », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire malienne, qui a souhaité garder l’anonymat.
Selon une autre source de sécurité, Yacouba Touré, de nationalité malienne et âgé « d’une quarantaine d’années », avait dans un premier temps rejoint les groupes islamistes de la région de Kidal (nord-est) en 2010.
C’est à cette époque qu’il a fait la connaissance de Souleymane Keïta et de Boubacar Sawadogo, chef de la branche burkinabé d’Ansar Dine, selon la même source.
« C’est Yacouba Touré qui a fourni les armes et les grenades à l’unité combattante de Boubacar Sawadogo pour lui permettre d’attaquer le 9 octobre 2015 le poste de gendarmerie de Samorogouan, causant la mort de gendarmes burkinabés », a ajouté cette source, en référence à un raid de présumés djihadistes dans cette localité à une trentaine de kilomètres de la frontière malienne.
Pour échapper aux forces de sécurité maliennes, le suspect a tenté de se faire passer pour un négociant de bétail, selon une source proche de l’enquête.
Les autorités maliennes ont accusé en 2015 le groupe de Souleymane Keïta d’être l’auteur d’attaques dans les localités maliennes de Fakola et Misséni, non loin de la frontière ivoirienne, et d’implication dans des « actes terroristes » dans la capitale malienne, Bamako.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, dont Ansar Dine. Ces djihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Longtemps concentrées dans le nord, les attaques djihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.