Pour la Cimade, « de nombreux médecins se livrent à un racket » auprès des migrants
Pour la Cimade, « de nombreux médecins se livrent à un racket » auprès des migrants
Selon l’association, des médecins « exigent le paiement de plusieurs centaines d’euros pour établir des certificats médicaux » en vue d’un titre de séjour. Des consultations normalement prises en charge.
Dans la « jungle » de Calais, en février 2016. | DENIS CHARLET / AFP
L’association Cimade qui aide les étrangers à faire reconnaître leurs droits, assure avoir constaté que « de nombreux médecins se livrent à un racket » auprès des migrants pour la réalisation de certificats médicaux en vue d’un titre de séjour.
« Ils exigent [des migrants] le paiement de plusieurs centaines d’euros pour établir des certificats médicaux selon lesquels leur pathologie peut ouvrir droit à une demande de titre de séjour sur le territoire national », affirme lundi 16 mai dans Le Parisien, Laura Petersell, chargée de la thématique santé à la Cimade.
La direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé mardi la suspension d’un médecin de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, suspecté d’avoir délivré contre de l’argent des certificats médicaux à des migrants en vue d’un titre de séjour. L’AP-HP a également précisé qu’une enquête interne « laisse supposer que d’autres patients dans des situations comparables auraient également été amenés à effectuer de tels versements », sans préciser le nombre de personnes concernées.
Des consultations prises en charge par l’Assurance maladie
« Cette affaire est l’arbre qui cache la forêt », affirme Laura Petersell, rappelant que les « migrants, qui sont pris en charge par l’AME [aide médicale d’Etat] ou la CMU [couverture maladie universelle], n’ont pas à avancer d’argent aux médecins, car la consultation est prise en charge par l’assurance-maladie ». « Ces précaires n’ont pas non plus à payer des dépassements d’honoraires ! Or nous avons recensé de nombreux témoignages sur ce sujet », poursuit l’association.
La Cimade indique avoir signalé par écrit « ces entorses à la déontologie » au ministère de la santé et que le ministère a confirmé que « des demandes d’honoraires de la part des médecins sont indues ». L’association dit attendre désormais « des réponses fortes » de la part du ministère.