« Transfiguration » : du réalisme des vampires
« Transfiguration » : du réalisme des vampires
Par Noémie Luciani
Le film de Michael O’Shea pose la question de la vraisemblance des monstres aux dents longues, à travers le regard de deux adolescents.
A New York, dans un quartier pauvre du Queens, Milo, 14 ans, solitaire et bouc émissaire des caïds locaux, est passionné par les vampires. Il pratique la critique de films – de vampires – avec un seul critère : le réalisme. « Il n’y a pas de vampires réalistes », objecte Sophie, jolie voisine aussi paumée que lui. Dans l’esprit de celle-ci, la saga Twilight a fait du monstre aux dents longues une créature allergique au soleil et pailletée du torse. Milo, qui aime Morse et Near Dark, s’acharne à lui prouver le contraire, et le film avec lui.
C’est caméra à l’épaule et avec des WC pour lieu du crime que l’on suit ces beaux personnages incarnés avec grâce par Eric Ruffin et Chloe Levine. Le film, peu bavard et plutôt lent, se prend cependant parfois les canines dans sa propre rigueur. Pour preuve, ces gros effets sonores qui contrastent étrangement avec le quasi-naturalisme très sensible de l’image. Peut-être faut-il en conclure, n’en déplaise à Milo, que personne n’aimerait les vampires s’ils étaient réalistes.
TRANSFIGURATION Extrait du Film (Cannes 2016)
Durée : 01:01
Film américain de Michael O’Shea avec Eric Ruffin, Chloe Levine, Aaron Moten (1 h 37). Sur le Web : www.lecinemaquejaime.com/category/tous-nos-films/horreur/transfiguration-372.html