La gazette de l’Euro : le bleu est une couleur froide
La gazette de l’Euro : le bleu est une couleur froide
Par Erwan Le Duc
La France termine première de son groupe à l’issue d’un 0-0 déprimant contre la Suisse. Aujourd’hui, place aux Anglais, Gallois et autres Slovaques.
Antoine Griezmann, le 19 juin à Lille. | FRANCK FIFE / AFP
C’était hier
GROUPE A : Suisse-France : 0-0, et Roumanie-Albanie : 0-1.
Les Bleus ont fait n’importe quoi, dimanche à Lille contre la Nati. En obtenant un coup franc à la 86e minute de jeu, et non à la 89e, comme convenu, les tricolores n’ont pas permis à Dimitri Payet de faire respecter son fameux théorème en marquant au crépuscule du temps réglementaire. Et comme Moussa Sissoko a de surcroît oublié de s’effacer sur la frappe de son camarade, la contrant du même coup, il était compliqué pour le meneur de jeu de sauver à nouveau la patrie.
En avait-elle vraiment besoin ? Au niveau comptable, non : avec 7 points, la France termine première du groupe A, devant la Suisse, 5 points, et l’Albanie, 3 points, qui a battu la Roumanie, et lui chipe donc le droit de rêver à une place de meilleur troisième. Au niveau du jeu, en revanche, on commence même à se demander ce qu’il y a à sauver.
Un ballon crevé sur le pied de Valon Behrami, le 19 juin à Lille. | Carl Recine / REUTERS
A Lille, l’état de la pelouse – à nouveau honteux, surtout pour des stades refaits à neuf pour ce tournoi – n’a pas aidé, mais cette rencontre contre la Suisse a, par moments, ressemblé à un chemin de croix. Et les trois tirs sur la barre adverse ne suffisent pas à masquer l’indigence parfois grotesque de l’animation offensive tricolore, et un manque d’intensité physique étonnant. Il fallait aux supporteurs des Bleus beaucoup d’humour pour continuer à suivre ça sans perdre leur flegme, même si pour Didier Deschamps, l’important, c’était « les » 1 point.
« On était là pour se qualifier et on l’a fait, rien n’est facile pour personne dans ce tournoi. On a marqué des buts, à part ce soir, on s’est créé des occasions, on a réglé beaucoup de choses sur le plan défensif. (…) Cela fait plaisir d’avoir du soutien populaire, mais il faut qu’on arrive à se lâcher dans les matchs », a ainsi expliqué le sélectionneur à l’issue de la rencontre.
Constante dans l’inconstance, peu importe les joueurs ou les systèmes proposés, cette équipe de France n’a pourtant, lors de ce premier tour, jamais réussi à imposer son jeu, ni même à le trouver. La satisfaction de la qualification et l’extase des buts de dernière minute contre la Roumanie et l’Albanie sont à ranger dans l’album souvenir, et en attendant d’en savoir plus sur l’identité de leur adversaire en huitièmes de finale, les Bleus peuvent d’ores et déjà se débarrasser du costume, trop grand pour leurs jeunes épaules, de favori de cet Euro. Ils en seront peut-être plus légers.
Allez les Bleus !!! ?????? https://t.co/l5jhki7IqA
— raphaelvarane (@Raphaël Varane)
J'avais prédit match nul ce soir pour #FRASUI. Une vrai lumière! Hahaha! ??? https://t.co/rRjB3ZZqdc
— marceldesailly (@Marcel Desailly)
C’est aujourd’hui
Groupe B : Slovaquie-Angleterre et Russie-Pays de Galles (21 heures). Suspense dans le groupe B, où l’Angleterre tient la tête avec 4 points, un de mieux que la Slovaquie et le Pays de Galles, alors que la Russie lambine en dernière position avec un point. Les hommes de Roy Hodgson, qui va prendre le risque de faire souffler des cadres comme Rooney, Alli ou Kane, ont leur destin en main mais viseront la victoire pour conserver leur avance sur des Slovaques en regain de forme. Côté Gallois, Gareth Bale et ses camarades sont apparus à bout de souffle contre les Trois Lions, mais devront encore cravacher pour éviter une renaissance côté russe.
C’est dit
« Une défaite est une défaite. » Anghel Iordanescu, sélectionneur de la Roumanie, deuxième équipe éliminée du tournoi (après l’Ukraine, assurée de la quatrième place du groupe C).
C’est vu
Les joueurs albanais fêtent le but de Sadiku, dimanche à Lyon. | JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Les Albanais exultent, ils ont surpris la Roumanie grâce à un but de Sadiku, et décrochent leur première victoire pour leur premier Euro. « Je suis heureux d’avoir participé à cette réussite. Je ne sais pas si cela changera la face du football en Albanie », a notamment déclaré le défenseur Arlind Ajeti, désigné homme du match, tranquillement en transe.
C’est bonus
Dans un Euro particulièrement décevant sur les terrains, c’est dans les tribunes ou en coulisses que se nichent encore quelques joyeuses surprises. A l’image de celle de ce jeune garçon qui n’en revient pas de voir arriver près de lui les stars de l’équipe d’Espagne.
One of my favourite moments of #Euro2016 so far. Check out the mascot's reaction to his #ESP idols... @UEFAEURO https://t.co/K94Ue0uNia
— Paul_Lake (@Paul Lake)