La Mairie de Paris s’inquiète de la livraison en moins d’une heure par Amazon
La Mairie de Paris s’inquiète de la livraison en moins d’une heure par Amazon
« L’innovation n’est pas une jungle », dit la Ville, qui souhaite protéger le commerce de proximité, mais aussi s’assurer que les livraisons respectent son plan antipollution.
Un entrepot parisien d’Amazon. | ERIC PIERMONT / AFP
Après le service de sous-location entre particuliers AirBnb, la Mairie de Paris adresse un avertissement à un autre géant de la Silicon Valley, le roi de la distribution Amazon. Ce dernier vient de lancer à Paris un programme de livraison dans l’heure, appelé « Prime Now ». Ce service inquiète la Mairie, qui a averti l’entreprise, lundi 20 juin, dans un communiqué.
« Alors que cette opération est susceptible de déstabiliser gravement les équilibres commerciaux parisiens, cette grande entreprise américaine n’a jugé bon de solliciter la Ville de Paris que quelques jours avant son lancement. »
La Mairie s’inquiète du fait qu’Amazon ne soit pas passé par la commission départementale d’aménagement commercial et les contrôles habituels réservés aux projets commerciaux de plus de 1 000 m². « Les entrepôts d’Amazon ne sont pas considérés comme des espaces de vente », explique Olivia Polski, adjointe chargée du commerce, de l’artisanat, des professions libérales et indépendantes.
Pollution, entrepôts et commerces de proximité
La Mairie souhaite s’assurer que le mode de livraison sera en accord avec les nouvelles règles du plan antipollution qui seront en vigueur à compter du 1er juillet. Elle s’inquiète également de la concurrence déloyale qu’un géant comme Amazon, et ses entrepôts, peut causer au commerce de proximité, que la Ville cherche à protéger. Il s’agit également d’éviter la multiplication d’entrepôts dans la capitale. Enfin, la ville s’est inquiétée de « la politique de ressources humaines menée par Amazon » dans un communiqué.
« On est dans un moment où de vrais changements sont en train d’opérer, mais l’innovation n’est pas une jungle. On considère qu’à Paris le commerce ce n’est pas seulement du développement économique mais aussi du paysage. »
Le problème ne se pose pas de la même façon pour « les services de livraison qui font des partenariats avec des commerces de proximité », estime Olivia Polski.
Un service inauguré en 2014
Lancé à la fin de 2014 à New York, Prime Now est un service réservé aux abonnés à Amazon Premium, qui coûte 49 euros par an. Depuis son lancement, il s’est peu à peu étendu à certaines villes des Etats-Unis, puis à Londres, Berlin, Rome, et enfin à Paris.
Ce service de livraison dans l’heure, à l’origine uniquement accessible sur application, puis sur Internet, a été lancé pour lutter contre la concurrence montante de start-up et de géants du Net se lançant dans la livraison.
En France, l’entreprise de transport urbain Uber continue d’expérimenter Uber Eats, un service de livraisons de plat. En février, le Wall Street Journal avait également annoncé que Google déployait petit à petit un service de distribution de denrées alimentaires à San Francisco et à Los Angeles.