L’avertissement d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni en cas de « Brexit » : « On est dedans ou dehors »
L’avertissement d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni en cas de « Brexit » : « On est dedans ou dehors »
Dans un entretien au « Monde », le ministre de l’économie pose les conditions de la France en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Emmanuel Macron évoque une relance du projet européenen notamment à travers « un projet de plus forte intégration qui permet une véritable convergence à quelques-uns au sein de la zone euro ». | ERIC PIERMONT / AFP
Dans un entretien au Monde, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, pose les conditions de la France en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne lors du référendum du 23 juin : « On est dedans ou dehors. Le jour après la sortie, il n’y aura plus de passeport financier pour les établissements britanniques. Le Conseil européen devra lancer un ultimatum aux Britanniques sur leurs intentions et le président de la République sera très clair à cet égard. Si le Royaume-Uni veut un traité commercial d’accès au marché européen, les Britanniques devront contribuer au budget européen comme le font les Norvégiens ou les Suisses. »
Pour « un projet de plus forte intégration »
M. Macron évoque une relance du projet européen qui devra avoir lieu, quel que soit le résultat du vote britannique. Cela passe par « une ambition pour l’Union européenne tout entière sur les sujets de défense et de sécurité, de transition énergétique et de numérique ». Mais aussi par « un projet de plus forte intégration qui permet une véritable convergence à quelques-uns au sein de la zone euro ». « Le socle doit être Paris et Berlin ; Rome certainement aussi. Les instruments ce sont le budget de la zone euro, le commissaire et le parlement de la zone euro », affirme M. Macron.
Pour le ministre, le référendum britannique marque « la fin d’une vision ultralibérale de l’Europe » : « L’Europe a perdu sa capacité à se penser et à se projeter dans le monde. Elle a été obnubilée par ses équilibres internes politiques, économiques, budgétaires, et s’affaisse sur elle-même. Elle finit par se résumer à un vaste marché. » Il propose le lancement d’un grand débat démocratique sur l’Europe dans tous les Etats membres afin de « recréer un sentiment d’appartenance car on ne fera pas avancer l’Europe seulement avec la décision de quelques-uns dans un bureau ».