Le black cab croit à son come-back à Paris
Le black cab croit à son come-back à Paris
Par Quentin Ebrard, Juliette Garnier
Huit ans après son échec à Paris, The London Taxi Company reviendra avec un modèle électrique en 2018
Ce bahut est principalement destiné aux taxis. | LTC
L’opération séduction commence. The London Taxi Company (LTC) a dévoilé le prototype de son nouveau véhicule électrique à Paris, jeudi 9 juin. Le fabricant britannique de taxis noirs londoniens, filiale du chinois Geely depuis 2006, a choisi La Maison de l’Aveyron (Paris 12e) pour présenter à la presse française son black cab TX5.
Ce bahut – 4m86 de long pour 1m88 de haut – est capable d’accueillir « six passagers », vante Peter Johansen, PDF de LTC. Son prix n’est pas encore arrêté. Il ne sortira d’usine que fin 2017. Et la production du site flambant neuf de Coventry, près de Manchester, sera d’abord destinée aux taxis londoniens qui, à partir de 2018, devront rouler dans des véhicules à émissions zéro conformément à un nouveau règlement de la municipalité. Mais M. Johansen veut séduire la France, ses compagnies de taxis et ses élus municipaux pour imposer ce véhicule électrique. Et peu importe que le marché des taxis soit si compliqué depuis l’émergence des plates-formes de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) type Uber, SnapCar ou Le Cab : le PDG croit fermement au succès de ce modèle dans la capitale.
200 km d’autonomie
À quel chauffeur sera-t-il destiné ? « Il est ouvert à tous », assure M. Johansen. Théoriquement, le constructeur pourrait vendre ce modèle aux titulaires de licences de taxis, mais aussi aux chauffeurs de VTC. Mais, alors que la guerre fait toujours rage entre eux, personne ne peut croire qu’un chauffeur Uber ose s’installer au volant de ce symbole universel du taxi. « Ce sera uniquement pour les taxis », corrige en aparté le responsable de la communication du groupe chinois.
Ce n’est pas la première fois que le black cab tente sa chance en France. En 2010, la société française EMG avait déjà commercialisé un modèle LTC à moteur thermique, fabriqué en Chine et vendu au prix de 33 900 euros. Ce fut un flop. « Notre modèle sera moins cher, plus économique », assure M. Johansen, sans toutefois en préciser le tarif. Monté à partir d’une plate-forme en aluminium allégé, ce modèle tourne sur une batterie électrique. Son autonomie dépasserait les 200 km, selon M. Johansen.
Le groupe détenu par le chinois Geely depuis 2006 a investi 300 millions de dollars (plus de 380 millions d’euros) dans la construction d’une nouvelle usine à Coventry, près du site historique de The London Taxi Company dédié à la production de modèles diesel. Il exploite aussi un site industriel en Chine.
« The London Taxi Company réalise 50 % de son activité à l’export, dans une soixantaine de pays », précise M. Johansen. Paris fait partie de ses cibles 2018, au même titre que les villes de Barcelone, Amsterdam, Oslo et Berlin. « Toutes sont confrontées aux problèmes de pollution », explique M. Johansen en tablant sur l’adoption de législation imposant aux taxis l’usage de véhicules à faibles émissions de CO2.