Vue d’artiste présentant le projet Europacity. / HANDOUT / AFP

Les opposants au projet d’Europacity, dans la zone dite « du triangle » de Gonesse (Val-d’Oise), à une quinzaine de kilomètres au nord de Paris, maintiennent la pression. A l’occasion de leur rassemblement, dimanche 27 mai, contre l’artificialisation de terres convoitées pour réaliser un complexe de loisirs, de commerces, ainsi qu’un parc d’affaires et hôtelier, les associations ont réaffirmé leur opposition totale à ce projet, porté par Immochan, la filière immobilière du groupe Auchan, ainsi que la société chinoise Wanda.

Devant plusieurs centaines de personnes, et sur des terres semées l’an dernier, Bernard Loup, le président du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG), a rappelé les premières victoires enregistrées par les opposants. « Les nuages sont plus au-dessus des porteurs de projet que sur nous, mais on est encore loin d’avoir gagné », explique-t-il.

Le gouvernement fait appel

Au niveau des bons points, Bernard Loup pointe l’annulation – en raison d’une étude d’impact jugée insuffisante –, le 6 mars, par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, saisi par plusieurs associations de défense de l’environnement, de l’arrêté préfectoral de création de la zone d’aménagement concerté (ZAC), qui doit accueillir l’ensemble des installations. Le gouvernement a fait appel de ce jugement, au grand dam des opposants.

Ce dernier attend aussi le rapport du commissaire enquêteur, à la suite de l’enquête publique terminée le 21 février, sur la déclaration d’utilité publique qui doit permettre l’expropriation des derniers agriculteurs installés sur cette zone de 280 hectares (dont 80 pour le parc Europacity) convoitée. « Ce rapport devait être rendu fin mars, puis un mois plus tard, et on l’attend toujours, je n’ai jamais vu des délais aussi longs », souligne le président du CPTG, qui espère que les conclusions seront négatives.

Alors que la manifestation des opposants réunissait des élus locaux, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, l’eurodéputé écologiste Yannick Jadot, la députée France insoumise Clémentine Autain, ou encore le président de la Confédération des commerçants de France, Francis Palombi, venu défendre les commerces de centre-ville, les partisans du projet tenaient, eux, au même moment, une conférence de presse dans la mairie de Gonesse. Le maire (PS), Jean-Pierre Blazy, soutenu par des élus socialistes, LR ou LRM, a indiqué que ce projet ne serait pas abandonné.