Le niveau de la Seine s’est stabilisé dans la nuit de samedi
Intempéries : le niveau de la Seine s’est stabilisé dans la nuit de samedi
Le Monde.fr avec AFP
Le pic de crue attendu par les autorités pourrait survenir dans la journée. Comme douze autres départements, Paris reste en vigilance orange.
En images : Paris sous les eaux
Des musées portes closes, des stations de métro fermées : les autorités ont multiplié les mesures de prévention, vendredi 3 juin, à Paris, où un pic de crue de la Seine jamais atteint depuis plus de 30 ans est attendu samedi. Le fleuve s’est stabilisé dans la nuit aux alentours de 6,09 mètres dans la capitale, selon le service de prévention Vigicrues, confirmant le ralentissement de la montée des eaux.
- Poursuite de la montée de la Seine
La ministre de l’environnement, Ségolène Royale, avait estimé « probable » que la Seine atteigne « entre 6,10 m et 6,40 m », au-delà de la crue de 1982 (6,18 m) mais en deçà de celle, historique, de 1910 (8,62 m). Les « hypothèses plus défavorables » évoquent un maximum à 6,50 m. Il s’agira « d’un plateau plus que d’un pic, ce niveau haut devant rester relativement stable pendant tout le week-end avant d’amorcer la décrue ». La Seine pourrait également déborder samedi dans l’Eure et en Seine-Maritime.
- Vigilance orange aux inondations
Comme douze autres départements, Paris est en vigilance orange. La montée des eaux y devenait de plus en plus visible vendredi, avec des inondations de squares, de caves, de parkings et de certains pieds d’immeubles. Le célèbre zouave du pont de l’Alma, repère symbolique des habitants de la capitale, a désormais de l’eau jusqu’au bassin.
- La RATP en plan prévention
La RATP, qui a fermé à titre préventif deux stations de métro et une gare RER proches du fleuve, a déclenché son plan de prévention, au cas où l’eau atteindrait le seuil d’alerte de 6,60 m. Trois camions transportant du matériel destiné à édifier des protections à l’abord des stations de métro étaient en route et d’autres sont prêts à partir.
- Musées fermés
Après les musées du Louvre et d’Orsay fermés depuis jeudi soir pour évacuer certaines œuvres, le Grand Palais a aussi fermé ses portes vendredi, ainsi que deux sites de la Bibliothèque nationale de France. Le président de la République, François Hollande, s’est rendu dans la nuit de vendredi à samedi, au Louvre pour apporter son soutien aux équipes chargées de ces opérations.
Le Louvre évacue les œuvres situées dans les parties inondables du musée
Durée : 01:00
- Solution d’accueil pour les SDF
La Ville de Paris a annoncé l’ouverture de deux gymnases « pour mettre à l’abri les personnes sans domicile fixe ». Par ailleurs, « aucune évacuation n’est prévue » dans la capitale, « de même qu’aucune coupure de gaz et d’électricité, même à titre préventif », a affirmé Colombe Brossel, adjointe à la sécurité à la mairie.
La crue aura toutefois « des impacts en aval de Paris, sur le camping du Bois de Boulogne qui a été évacué vendredi, sur l’Ile de la Jatte, sur l’Ile Saint-Germain, ainsi qu’à Rueil-Malmaison avec de possibles évacuations », selon le ministère de l’environnement. Vendredi, des « débordements significatifs » affectaient le sud de Paris, à Melun, Corbeil et Villeneuve-St-Georges.
- Plusieurs centaines d’évacuations en France
Dans la région Centre, 850 personnes ont été évacuées à Villandry, La-Chapelle-aux-Naux et Vallères (Indre-et-Loire), situées le long du Cher, en raison d’un risque de brèche sur une digue voisine. A Montargis (Loiret), une femme d’une soixantaine d’années a été découverte morte. La veille, un cavalier de 74 ans a été retrouvé noyé en Seine-et-Marne.
En Meurthe-et-Moselle, 100 personnes ont dû être évacuées et relogées vendredi soir à la suite de violents orages qui ont occasionné une montée rapide des eaux dans plusieurs communes.
- « Etat de catastrophe naturelle »
Face aux importants dégâts matériels, « l’état de catastrophe naturelle sera reconnu » mercredi, a promis le chef de l’Etat. Les dommages devraient s’élever à au moins 600 millions d’euros, selon le président de l’Association française de l’assurance, qui participera lundi à une réunion entre les assureurs et le gouvernement pour coordonner l’indemnisation des victimes.
Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a évoqué des « conséquences catastrophiques » sur le réseau ferroviaire du pays, particulièrement en Ile-de-France, qui se chiffreront en dizaines de millions d’euros.
Un total de 18 000 foyers restait toujours privés de courant vendredi soir, selon Enedis (ex-ERDF), la société chargée de la gestion du réseau de distribution de l’électricité en France.
Depuis le week-end dernier, 20 000 personnes ont été évacuées et mises à l’abri par les services de secours, au cours de 16 000 interventions sur l’ensemble du territoire.